Résumé de la 3e partie n Ralph est arrêté pour meurtre. L?inspecteur de police se rend chez Ellen pour vérifier la véracité des propos de son mari. D?une manière machiavélique, elle enfonce son mari? Ellen Berger se lève brusquement. «C'est absurde ! Mon premier mari est mort de maladie, du diabète.» Le lieutenant Wade la rassure d'un geste : «Ne vous inquiétez pas, madame. Nous avons vérifié : le permis d'inhumer est parfaitement en règle. Et d'ailleurs, tout cela encore une fois ne tient pas debout. Lewis Norton n'était pas le frère de votre mari.» Ellen Berger hausse les épaules. «Mon second mari n'avait pas de frère... ? Mais le plus étonnant, voyez-vous, ce sont les précisions que Ralph Berger nous a données. Il nous a dit que, pour satisfaire aux exigences du maître chanteur, vous aviez dû vendre des objets de valeur... Un tableau abstrait... Mais je vois qu'il est bien là. Il correspond parfaitement à la description qu'il nous a fournie. Un vase Ming, qui était sur la table basse et qui s'y trouve toujours. Et enfin, une bague en rubis...» Ellen contemple sa main droite d?un air incrédule : «Je suppose que c'est de celle-ci qu'il veut parler... Comme si j'avais pu me séparer de la bague de maman !» Le lieutenant Wade se lève pour prendre congé. «Il ne me reste plus qu'à vous remercier, madame.» Ellen Berger pousse un profond soupir. «Vous savez, le plus triste, lieutenant ? C'est que ma liaison avec Lewis allait se terminer. Je ne pouvais plus le supporter. Je me demandais même comment m'en débarrasser. Pourquoi Ralph ne m'a-t-il pas parlé franchement ? Tout se serait arrangé. ? D'autant que, malheureusement, son affaire est délicate. En Floride, les jurés ne sont pas tendres pour les crimes passionnels et s'il leur raconte cette histoire à dormir debout, ils seront moins tendres encore...» C'est effectivement ce qui s'est passé, six mois plus tard, au procès. Le grand moment a été la déposition d'Ellen Berger. Admirable de courage et de dignité, elle a crié son amour à l'accusé et elle lui a juré qu'elle l'aimerait toujours quoi qu'il arrive. Personne n'a compris, en revanche, l'incroyable attitude de Ralph Berger. Il a lancé des injures à sa femme. Puis il l'a implorée de dire que son invraisemblable système de défense était vrai. Ellen a quitté la barre en larmes... L'avocat de l'accusé, obligé de défendre une thèse à laquelle il ne croyait pas, a été mauvais au possible. Et Ralph Berger a été condamné à mort par des jurés qui n'aimaient pas qu'on se paie leur tête. Le gouverneur de Floride a sans doute éprouvé les mêmes sentiments. Lorsque la demande de grâce est arrivée sur son bureau, il l'a refusée sans hésitation. Et Ralph Berger a été exécuté sur la chaise électrique le 1er février 1974... C'est ainsi que se termine cette incroyable histoire. Le malheureux Ralph a-t-il été la victime d'une monstreuse mante religieuse qui avait imaginé un plan d'un machiavélisme raffiné pour se débarrasser à la fois d'un mari et d'un amant qui avaient cessé de lui plaire, après avoir dévoré ses deux premiers maris ? Peut-être. Mais il ne faut pas oublier que la fameuse scène des aveux, du tableau abstrait, du vase Ming et de la bague en rubis n'est connue que par les dépositions de Ralph Berger devant les policiers et les juges. Alors, pourquoi ne s'agirait-il pas d'un criminel à l'imagination particulièrement inventive ? Toujours est-il qu'après l'exécution de Ralph, Ellen a pris le deuil et ne l'a pas quitté. Elle ne s'est pas remariée et est allée régulièrement fleurir la tombe de son troisième et dernier époux. Ce qui prouve une chose, une seule : qu'elle ait été une mante religieuse ou non, elle l'aimait. A sa manière...