Une vieille tradition mostaganémoise invite les filles qui n?ont pas encore atteint la puberté, de jeûner chaque vendredi de l?année et de conserver le noyau de la datte avec laquelle le jeûne a été rompu. Tous ces noyaux sertiront ensuite un collier qui sera porté à la mort. Force est de constater que les Oranais n?ont aucune tradition à faire valoir sur ce plan-là, sauf peut être celle qui consiste à offrir en guise de cadeau une bague ou tout autre petit bijou en or à l?enfant qui aura accompli la première journée de jeûne de sa vie. A Tlemcen, en revanche, les choses se passent de manière plus pédagogique. La première fois que l?enfant jeûne est un événement et sa diète se termine à la mi-journée ; toutes les demi-journées suivantes lui sont ainsi comptabilisées. S?agissant de la petite fille, sa première journée est l?occasion d?une grande fête. Bardée de tous les bijoux de sa mère et de sa tante, la pauvre gamine à qui on fait porter une lourde chedda, a droit à la photo couleur classique d?un vieux monsieur qui vient lui tirer le portrait à la maison même. Une charmante attention? mais lourde, très lourde à porter pour une enfant qui pèse à peine 25 kg.