Ismaël el Aâdhami, figure indéniable de la musique classique irakienne, maître du maqam, a été l?invité, mercredi, à la salle El-Mougar. Après un long prélude musical, Ismaël el Aâdhami entre sur scène et se met aussitôt à l??uvre pour dire l?Irak en chant et en musique. Accompagné de son orchestre, un ensemble composé d?instruments à cordes (ûd, violent?) et de percussion (tar, derbouka?), Ismaël el Aâdhami a interprété d?une voix charismatique et dans un style raffiné fait de poésie, une série de compositions, tel le Maqam el benqah, El Dasht ou encore El Saba. L?interprétation de chacune de ses chansons a plu à l?assistance qui cependant était peu nombreuse ; et pendant plus de deux heures, le public qui prêtait une ouïe singulièrement attentive, s?est laissé profondément immerger dans une ambiance faite de purs moments de délectation et de joie intérieure. Il s?est laissé emporter par les vagues bienfaitrices de ce genre musical abondant de sincérité et de spiritualité. Son interprétation fortement ponctuée de sonorités mélodiques et d?empreintes esthétiques, a traduit, à coup sûr, un parcours artistique riche en expériences, un itinéraire musical professionnel. Il est, selon lui, le fruit d?un long apprentissage socioculturel de sa ville natale, Bagdad, ville qui l?a profondément marqué et qui a influencé son art, c?est-à-dire sa manière d?approcher la musique. A souligner que l'artiste, Ismaël el Aâdhami, s?est déjà produit sur la scène algérienne en 1979 au cours du festival international de la musique populaire traditionnelle. L'artiste, qui a également obtenu le prix Masterpeace décerné par l?Unesco, a formé de nombreux talents de renom sur la scène artistique arabe tels Nacir Chema et Kadhem El Saher. Par ailleurs, la relance de l'école irakienne des maqamate à Bagdad qui s'inscrit dans le cadre de la classification, de l'enregistrement et de la protection de l'héritage intellectuel et culturel immatériel irakien est au centre d'un projet qu'il vient de proposer à l'Unesco.