Découvert par les grands du maqâm irakien au début des années 70, Hassan Al Aâdham est perçu par ses pairs comme le grand maître de ce genre de musique. Le maître du maqâm irakien, Hassan Al Aâdham, est à Alger. Il se produira aujourd'hui à la salle El Mougar. Tous ses admirateurs sont donc invités ce soir pour quelques heures de délectations. Ils sont même priés de se laisser emporter par les vagues bienfaitrices de ce genre musical venu de l'exotique Orient. Et, ce soir, l'honneur est au maqâm baghdadi avec Hassan Al Aâdham. Ce dernier est né à Baghdad le 8 juillet 1952. Il se produit, pour la première fois au musée de sa ville natale, le 23 mars 1973. Sa renommée monte de plus en plus au firmament. Il sera découvert une année plus tard, en 1974, suite à la visite du grand chanteur irakien, Mohamed El Kabandji, appelé aussi le «premier maître du maqâm». Ce dernier a reconnu une touche apparente et manifeste de talent chez Al Aâdham. Ce n'est pas une prophétie, car les grands réussissent brillamment à déceler le don artistique chez les jeunes. Ce talent a été, en outre, confirmé en 1974, par un autre «monstre» de la chanson irakienne: le grand musicien Mounir Béchir. Ce dernier, alors en visite en Irak accompagné d'une pléiade de musiciens, entre autres, la pianiste libanaise Diana Taqi Salah, l'irakienne Béatrice Ohanissian. Hassan Al Aâdham a tout de suite rejoint la troupe du patrimoine irakien créée au début des années 70 par Béchir Mounir. Depuis, il n'a de cesse de se produire accompagné de ladite troupe. Aussi, il a passé et avec brio le test à partir duquel on choisit les jeunes talents. Au début des années 80, ce grand artiste est diplômé de l'institut de musique. Il devient par la suite le premier enseignant académicien du maqâm en Irak. En outre, après des études en musique occidentale à l'université de musicologie de Baghdad, dont deux ans de chants en solo et deux autres années d'apprentissage de violon, il devient maître de conférences à la Faculté des beaux-arts. Quelques années plus tard, son aura dépasse les frontières de son pays pour s'infiltrer, furtivement et en douceur, dans les universités arabes et européennes. Actuellement, il occupe le poste de doyen à l'Institut des études musicales. Aujourd'hui, Hassan Al Aâdham est perçu par ses pairs comme le grand maître du maqâm baghdadi. Concernant ce genre, il s'appuie sur un ensemble de règles codifiées, une terminologie complexe et un long apprentissage. La soirée commence généralement par une introduction instrumentale indépendante (La Muqadimma) suivie d'une improvisation instrumentale individuelle (les taqsims). Le maqam baghdadi, avec son orchestre composé généralement d'un «djoza»(une sorte de violon monocorde dont la boîte de résonance est une noix de coco), d'un «santour» (une cithare dont les cordes sont martelées par deux petits marteaux en bois), d'un «dumbouk» (un tambourin horizontal profond, dont le corps est en terre cuite ou en bois, posé sur la cuisse du musicien) et d'un «def» (une sorte de tambourin à large diamètre d'une profondeur de quelques centimètres composé d'un cercle de bois traversé lui-même par une série de paires de castagnettes en cuivre et en peau tendue). Par ailleurs, le texte du maqâm, quant à lui, est généralement composé de passages alternés entre la grande poésie classique arabe et la poésie locale.