Ce n'est qu'à partir du troisième jour que les femmes sortent, après la prière des tarawih, pour se rassembler chez une voisine ou une proche. Elles discutent, mais tout en roulant la m?qatfa de leur hôtesse d?un soir et en dégustant ktayef, khchaf, khachkhach, samsa ou m'hancha avec du thé, du café et du sahbabe (une tisane à base de plantes) «Avant de savoir préparer le sahlabe, je devais chaque soir acheter cette tisane au café Soumati (le plus ancien café de Koléa)», dit Chahira, couturière. Les longues soirées de ramadan étaient marquées par la boqala, remplacée actuellement par l'horoscope. «La boqala était considérée comme un défoulement entre femmes, précise el-hadja Cherifa Houari, 65 ans. On devait remplir une marmite d'eau provenant de sept robinets de sept maisons ; on y mettait du jasmin et on veillait jusqu'aux premières heures du matin, dans une ambiance très conviviale» a-t-elle ajouté. Les matinées des lundi et jeudi étaient consacrées à la ziara des m'kam de Sidi-Ali Mebarek et Sidi Mohamed Cherif. Les femmes y restaient une à deux heures pour discuter.