Débats n Saâd Hariri, le fils de Rafic Hariri, a rejeté l'idée de menacer la Syrie de sanctions en cas de non-coopération dans l'enquête sur l'assassinat de l'ancien Premier ministre libanais. Pour Saâd Hariri, qui était reçu par le président français Jacques Chirac, une telle mesure menacerait les relations libano-syriennes. «Je ne suis pas pour des sanctions contre la Syrie», a déclaré Saâd Hariri, leader du Mouvement pour le futur. «Je pense que la communauté internationale veut davantage de coopération de la Syrie dans son enquête. Nous sommes amis avec la Syrie. Nous sommes amis avec le peuple syrien. Le Liban et la Syrie ont une très longue histoire d'amitié et que nous voudrions que cela reste ainsi», a-t-il déclaré à l'issue de son entretien avec le président Chirac. Saâd Hariri a par ailleurs estimé qu'«on allait dans la bonne direction» en ce qui concerne les efforts réalisés pour faire juger les auteurs du meurtre de son père. La Ligue arabe a estimé, pour sa part, «illogique et illégitime d'imposer des sanctions à la Syrie sur la base d'accusations sans preuves les corroborant d'autant que le rapport Detlev Mehlis indique que l'enquête se poursuit». Hier soir, Paris, Washington et Londres, ont longuement tenté de rallier, à leur thèse, le reste du conseil de sécurité, qui est resté de marbre. M. Bolton, l?ambassadeur américains à l?ONU, espère, tout de même, voir le texte adopté lundi, à l'occasion d'une réunion ministérielle du Conseil. «Je suis optimiste», a-t-il dit, précisant qu'il existait «un soutien unanime au Conseil à l'idée que la Syrie doit coopérer avec la commission d'enquête et pour envoyer un message fort» en ce sens à Damas. Le projet de résolution exige que Damas apporte une totale coopération à l'enquête internationale dirigée par le magistrat allemand Detlev Mehlis. Il prévoit des sanctions individuelles contre des personnes soupçonnées d'implication dans l'assassinat, consistant en un gel de leurs avoirs financiers à l'étranger et une interdiction de voyager. Mais pour forcer Damas à coopérer, il contient également une menace implicite de sanctions, indiquant que le Conseil «envisagera d'autres mesures, en vertu de l'article 41 de la Charte», si la Syrie n'obtempérait pas. Cet article de la Charte de l'ONU permet au Conseil, pour donner effet à ses décisions, de prendre des mesures «n'impliquant pas l'emploi de la force armée», c'est-à-dire des sanctions économiques ou diplomatiques. C'est ce paragraphe qui risque de semer la division au Conseil, où trois délégations, la Chine et la Russie, dotées du droit de veto, et l'Algérie, sont hostiles, par principe, à l'utilisation de menaces de sanctions contre la Syrie.