Violences n Les autorités ont décidé d'interdire les rassemblements, samedi et dimanche, afin de parer à des «violences» à Paris. Cette décision a été prise à la suite «des messages diffusés depuis quelques jours par internet et par SMS qui ont appelé le 12 novembre à des rassemblements dans Paris et à des actions violentes», a déclaré la préfecture de police dans un communiqué. Ainsi, a-t-elle décidé de cette interdiction de réunions, conformément à l'état d'urgence décidé mercredi par le gouvernement en vertu d'une loi de 1955 datant de la Guerre d'Algérie. Depuis jeudi, la vente d'essence en bidon est interdite à Paris intra-muros. Un renforcement des forces de police a été également annoncé. Environ 3 000 policiers ont été déployés ce week-end dans Paris et les lignes de transports en commun menant à la capitale, jusqu'ici épargnée par les émeutes, ont été «placées sous surveillance» pour prévenir toute tentative de débordements de jeunes banlieusards à Paris, selon la police. Sur l'ensemble du pays, un dispositif «dense» mobilisant 12 000 policiers a été maintenu. Sur le plan judiciaire, un bilan publié par le ministère de la Justice a fait état de 358 personnes majeures condamnées à des peines d'emprisonnement ferme pour avoir participé aux violences urbaines depuis leur début le 27 octobre. Selon ce bilan, 2 370 personnes ont été placées en garde à vue. Cinq des huit policiers de Seine-Saint-Denis ont été placés en garde à vue pour avoir frappé lundi un jeune homme de 19 ans. Amnesty International s'est déclarée «inquiète» d'«éventuelles violations des droits de l'Homme» après l'instauration de l'état d'urgence. Des arrestations arbitraires étaient signalées par les médias américains, qui estiment que «Liberté, égalité, fraternité», devise de la République française, ne s?appliquait pas aux Beurs. Quinze jours après le début des troubles, le recul des violences urbaines en France demeure «fragile». Le mouvement associatif a pris plusieurs initiatives, afin d?apporter la paix, mais sans résultat concret, puisque les émeutes continuent. Rien qu?aujourd?hui, vers 4 heures, les médias rapportent que trois cent quatre-vingt-quatre véhicules ont été incendiés sur tout le territoire français.