Anomalies Pour diverses sources, le fait que certaines auto-écoles enregistrent un taux de réussite de 100% aux différents examens que subissent leurs candidats est la preuve que les examinateurs sont «corrompus». La décision de délivrer un permis de conduire à tel ou tel candidat revient aux examinateurs et à eux seuls. Les uns disent d?eux qu?ils sont sévères, mais d?autres affirment avec force arguments qu?ils sont tout sauf stricts. A vrai dire, c?est cette dernière étiquette qu?on leur colle le plus souvent. Dans le milieu des auto-écoles, on les traite de tous les maux. «Ils sont les premiers responsables des accidents de la circulation qu?on enregistre chaque jour sur nos routes du fait qu?ils délivrent des permis de conduire au premier venu qui accepte de payer une somme d?argent. Ils sont tellement corrompus que quand ils ont affaire à un candidat honnête, ils font tout pour l?ajourner afin de le pousser, plus tard, à mettre la main à la poche dans un ultime espoir d?avoir le fameux sésame pour conduire», dira, à ce propos, un ancien directeur d?auto-école. Un moniteur confirme ces dires tout en faisant remarquer que les examinateurs ont, pour la plupart, une très bonne situation sociale. «Or, dit-il, ils ne sont que des fonctionnaires dont le salaire ne dépasse pas les 12 000 dinars. Dites-moi s?il vous plaît comment on peut se permettre une voiture de 60 millions si ce n?est plus et une villa de 300 ou 400 millions avec un salaire pareil ?». Pour diverses sources, le fait que certaines auto-écoles enregistrent un taux de réussite de 100% aux différents examens que subissent leurs candidats est la preuve que les examinateurs sont «corrompus». Dans ce cas précis, il se trouve que les auto-écoles «achètent», au départ, la réussite de leurs candidats auprès des examinateurs. A raison, dit-on, de 500 dinars la réussite à l?examen du Code et 1 000 dinars aux épreuves du créneau et de la conduite. «Tout compte fait, chaque candidat admis rapporte à l?examinateur 2 500 dinars. Cette somme, qu?il faut multiplier par 200 ou 300 chaque mois, lui permet de vivre comme un roi», soulignent nos sources qui ne comprennent pas pourquoi les pouvoirs publics n?ouvrent pas d?enquêtes sur les anomalies portées à leur connaissance : «Est-ce normal qu?un examinateur reste 24 jours dans un même circuit sans ajourner le moindre candidat ? Il l?est apparemment pour les autorités compétentes». Pour leur part, certaines auto-écoles ne sont pas exemptes de tout reproche. Leur complicité avec les examinateurs «pourris» est plus que flagrante, dit-on. A cet effet, on raconte que les auto-écoles en question s?arrangent toujours pour que leurs candidats subissent les épreuves avec les examinateurs avec lesquels elles ont des «affinités». Mais quand cela devient impossible, elles préfèrent ne pas les présenter. Cela étant dit, il existe, pourtant, des examinateurs et des auto-écoles qui font honnêtement leur travail.