Pas moins de 4 000 ingénieurs en informatique ont déposé des demandes d?émigration, ces deux dernières années. C'est ce qui ressort du forum organisé, hier, à l?Institut national de l?informatique (INI) portant sur la relation université-entreprises. Les participants ont mis en avant le dilemme devant lequel se retrouvent nos informaticiens : émigrer ou chômer. «Alors que l?Allemagne a déclaré récemment avoir besoin d?au moins 300 000 ingénieurs en informatique et que les sociétés allemandes leur ont promis une rémunération conséquente et un cadre de travail agréable avec des potentialités d?évolution et de formation continue, nos ingénieurs en la matière continuent à endurer les amertumes de la Fonction publique», a souligné un enseignant à l?USTHB lors de son intervention au forum organisé, hier, à l?Institut national de l?informatique (INI) portant sur la relation université-entreprises. Dans le même ordre d?idées, Ahmed Ali Abdelmalek, représentant du ministère de l?Agriculture et du Développement rural, a indiqué que 4 000 ingénieurs en informatique ont déposé des demandes d?émigration ces deux dernières années, à la suite de l?annonce faite par le gouvernement allemand. Ce chiffre reflète les mauvaises conditions de travail et l?absence de motivation qui poussent les universitaires à quitter le pays ou à opter pour des sociétés privées. Les intervenants ont également déploré les difficultés auxquelles sont confrontés les étudiants en fin de cycle pour effectuer leurs stages pratiques au sein des administrations publiques. A cet effet, le représentant du ministre de l?Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique a insisté sur la nécessité d?élaborer des mécanismes obligeant les administrations publiques à accueillir les étudiants sans distinction, dans le cadre des conventions bilatérales. «L?une des principales faiblesses de l?université, qui reste par excellence le cadre de l?enseignement des matières fondamentales, est l?insuffisante adaptation de ses formations au monde professionnel et aux besoins des entreprises. D?où la nécessité d?entamer un dialogue et un partenariat entre les entreprises et l?université», a précisé Habiba Drias, directrice générale de l?Institut national de l?informatique. «Dès que je terminerai mes études, je prendrai le chemin de l?émigration, car tous mes amis qui l?ont fait, ont réussi aussi bien au niveau matériel qu?au niveau de l?approfondissement de leurs connaissances. Je n?accepterai jamais de travailler pour un salaire de 12 000DA» confie, pour sa part, Karim, étudiant en cinquième année. Les dernières innovations en matière des Technologies de l?information et de communications (TIC), le défi de perfectionnement des aptitudes des diplômés par l?organisation des cycles de formation continue et l?apport des logiciels libres à l?entreprise ont constitué, entre autres, les principaux thèmes débattus lors du forum de l?INI.