Résumé de la 1re partie n Arrivé à la station, Amédée se met sur la plate-forme du bus pour aider sa femme à descendre. Le bus se vide, mais pas de Léontine. Pourtant cette dame, si jolie et si grande de taille, ne peut passer inaperçue. Elle ne se trouve ni à l?intérieur ni à l?extérieur du bus? Amédée Mallet reste sur la plateforme sans savoir quelle décision prendre. Le receveur s'approche de lui. «Alors, bourgeois, vous rêvez ?» Amédée balbutie : «J'ai... j'ai perdu ma femme...» Et il descend en courant. Il reprend l'omnibus en sens inverse. Léontine a dû rentrer à la maison. Il ne sait pas pourquoi, mais il ne peut y avoir d'autre explication. Amédée arrive chez lui hors d'haleine. La porte à peine ouverte, il appelle : «Léontine ! Léontine !...» Il parcourt plusieurs fois les trois petites pièces en appelant toujours, comme si Léontine était cachée quelque part, comme si elle allait surgir d'un placard ou de derrière les rideaux. Mais Léontine n'apparaît pas. Amédée Mallet se laisse tomber sur une chaise. Il murmure : «Elle va revenir...». Le soir, Léontine n'est pas revenue. Et le lendemain matin, après avoir passé une nuit blanche à l'attendre, Amédée se décide à aller au commissariat... Le commissaire, Aristide Boulard, essaye de s'y retrouver dans le flot de paroles de son interlocuteur. «Voyons... Vous me dites que Léontine a disparu dans l'omnibus Bastille-Champs-Elysées. Pouvez-vous me dire qui est Léontine ?» Amédée Mallet a un ton indigné : «Mais ma femme, monsieur le Commissaire ! ? Bien. Pouvez-vous me donner son signalement ? ? Brune, grande. Elle avait une robe bleue... Elle l'avait faite elle-même. ? Et avait-elle des choses de valeur sur elle ? ? Je ne sais pas. Peut-être dix francs dans son porte-monnaie. ? Des bijoux ?» Amédée a l'air gêné. «Non. Léontine ne portait pas de bijoux, à part son alliance, une petite alliance... C'est que nous ne sommes pas très riches.» Le commissaire Boulard continue calmement : «Dans ce cas, une agression semble improbable. Voyons, monsieur Mallet, est-ce que votre épouse et vous... Enfin, est-ce que vous vous entendiez bien ? Est-ce que l'éventualité d'une fugue ??» Amédée Mallet s'assombrit soudain. «Léontine n'aurait jamais fait une chose pareille... Pourtant, quelque chose m'a surpris : dans sa chambre, sur sa table de nuit, je n'ai pas trouvé la photo de ses parents. Elle y était encore hier.» Le commissaire Aristide Boulard raccompagne son visiteur. Il lui promet qu'il va faire tout ce qui est en son pouvoir et lui recommande de ne pas s'inquiéter. Dans les jours qui suivent, le commissaire mène son enquête activement. D'abord parce qu'une disparition est quelque chose de grave et aussi sans doute parce que l'air désespéré et lamentable d'Amédée Mallet l'a ému... Il ne s'agit pas d'un suicide ou d'un accident : le commissaire Boulard en a rapidement la confirmation. La morgue et les hôpitaux n'ont personne qui réponde au signalement de la disparue. Une agression, qu'il s'agisse d'un vol ou d'un crime, est à exclure. Dans cet omnibus bondé, c'était impossible sans qu'on le remarque. Or, personne n'a rien vu, pas même le receveur. C'est donc que Léontine Mallet est descendue de son plein gré avant l'arrêt Rond-Point des Champs-Elysées, c'est donc qu'il s'agit d'une fugue. Le fait qu'elle ait emporté ses souvenirs de famille suffit à le confirmer. (à suivre...)