Résumé de la 3e partie n Le commissaire délivre à Amédée un permis de port d?arme pour se défendre. En proie à la nostalgie, il se rend aux Champs-Elysées pour une promenade dominicale et là... Amédée a son revolver, ce dimanche 11 février 1912. Il fait froid, mais le soleil est éclatant. Pour sa promenade dominicale, il a décidé de se rendre aux Champs-Elysées. Malgré le mal que cela lui fait, il s'y rend souvent, poussé par un espoir incontrôlable, comme s'il allait retrouver Léontine sur les lieux où il l'avait perdue ; comme si tout cela n'allait être qu'une parenthèse, un mauvais rêve. Mais il n'y a personne à l'arrêt Rond-Point des Champs-Elysées et Amédée remonte l'avenue lugubrement quand, tout à coup, un cri le fait sursauter : «Cocher ! Hep, cocher !...» Cette voix, il la reconnaîtrait entre mille : c?est celle de Léontine ! Amédée Mallet se retourne. Il aperçoit une femme de dos, vêtue d'un élégant manteau gris et d'un chapeau à fleurs à la dernière mode. Il n'appelle pas, il hurle : «Léontine !...» En l'entendant, la femme se retourne à son tour... Mais oui, c?est bien elle ! Elle est blonde au lieu d'être brune, mais c?est elle ! Amédée se précipite. La femme se met à courir vers le fiacre qui attend. Mais avant qu'elle ne soit montée, il la rattrape et la saisit par le poignet. «Ma Léontine... Enfin, je te retrouve !» La femme se dégage brutalement. «Monsieur, vous êtes fou. Lâchez-moi !» Et elle se remet à courir... Amédée sort son revolver. Il a retrouvé Léontine. Il ne faut pas qu'elle s'en aille. Cette fois, il le sait, ce serait pour toujours. Alors il tire, il vide tout son chargeur ! La femme s'effondre sur le trottoir dans un flot de sang. Elle balbutie quelques mots en anglais : «C'est affreux, je vais mourir...» Et elle meurt, effectivement, quelques instants plus tard, la tête dans le caniveau. Amédée, que des passants ont entouré et maîtrisé, est emmené par deux agents. Il est hébété. Il dit, comme une mécanique : «Léontine ne m'a pas reconnu ! Elle n'a pas voulu me reconnaître...» Amédée Mallet reprend véritablement ses esprits trois jours plus tard, dans le bureau du juge d'instruction Chambol, quand il entend le magistrat prononcer cette phrase stupéfiante : «Vous êtes inculpé de meurtre sur la personne de Lady Margaret Samson, femme de Sir Herbert Samson, sujette britannique.» Amédée bondit de son siège. «Quelle Margaret ? C'est Léontine que j'ai tuée. Ma femme Léontine. Et pourtant, je l'aimais... Je l'ai tuée parce que je l'aimais.» Les explications du meurtrier n'ayant pas paru suffisamment claires au juge Chambol, celui-ci ordonne un examen psychiatrique. Pourtant le rapport des médecins, qui arrive quelques jours plus tard, est formel : l'homme n'est pas fou. Alors, le juge Chambol décide de voir les choses de plus près. Les papiers trouvés sur la victime sont sans équivoque : il s'agissait de Lady Margaret Samson, née Margaret Mailer, à Londres, en 1873. Elle a épousé sir Samson en 1893. Son mari, qui ne voyageait pas avec elle, est venu reconnaître le corps. Pourtant, le juge a aussi sur son bureau le dossier ouvert par la police en 1899, celui de la disparition de Léontine Mallet... Décidément, cette affaire mérite d'être approfondie. (à suivre...)