Résumé de la 3e partie n Le rapport d?autopsie de Mme Borotto indique qu?elle n?est pas morte du cancer, mais d?une embolie. Ce que le docteur Sanders, interrogé par la police, reconnaît. Vous êtes sûr que ce n?est pas par méprise que vous avez fait cette piqûre ? Vous avez peut-être oublié, dans l?émotion de voir souffrir votre patiente, de mettre un liquide dans la seringue. Le shérif tend visiblement une perche au médecin. Une méprise, même si elle entraîne mort d?homme, n?est qu?une méprise. Il y aura des poursuites, des sanctions, mais c?est infiniment moins grave qu?un acte délibéré. ? Non, dit le médecin, j?ai injecté volontairement de l?air dans la veine de Mme Borotto . ? Dans quel but avez-vous agi ainsi ? ? Dans le seul but de mettre fin aux souffrances de la malade. ? Alors, je suis au regret de répéter ce que je viens de vous dire : aux yeux de la loi, vous avez commis un meurtre. ? Vous me l?avez dit, dit le médecin. ? Je suis au regret de vous dire encore que le crime est passible de la peine de mort. Docteur Sanders, je suis obligé de procéder à votre arrestation. Le shérif porte la main aux menottes qui pendent à son ceinturon. ? Ce ne sera pas nécessaire, dit le médecin, je vous suis. Il le suit, en effet, jusqu?à la voiture de police, stationnée à l?entrée de l?hôpital sous les regards ébahis du personnel, au courant déjà de l?arrestation. A sa première audition, il s?avère que le docteur Sanders a agi de son propre chef, bien que la famille de la défunte, notamment son époux, M. Boretto, le négociant en huile, aient été soulagés d?apprendre son décès. C?est donc le médecin seul qui est inculpé d?assassinat. C?est lui, en effet, qui a fait la piqûre mortelle, et pire que tout, il était le médecin de la malade, c'est-à-dire la personne chargée de s?occuper d?elle, de la soigner, de préserver sa vie et non de la détruire. ? Vous avez bafoué l?éthique de votre profession, dit le juge d?instruction, vous avez remis en cause le droit de vivre de cette personne ! Même s?il ne lui restait qu?un jour, qu?une heure à vivre, vous avez détruit sa vie ! ? Cette femme souffrait atrocement? Elle n?était plus qu?une loque ! ? Qui êtes-vous pour décider de mettre fin à sa vie ? Elle avait, comme tout être humain, le droit de vivre ! ? Elle avait aussi le droit de mourir dans la dignité ! ? Ce n?est pas à vous d?accorder le droit de vivre ou de mourir. Il fallait vous contenter de votre seul devoir : soigner, soulager les souffrances et, quand c?est dans vos moyens, sauver la vie ! Le médecin hoche la tête. ? Oui, mais je suis aussi un homme. ? Aux yeux de la loi, Dr Sanders, vous êtes coupable d?un meurtre. Et d?un meurtre avec préméditation. (à suivre...)