Résumé de la 38e partie n Le décès de Mme Borotto ayant été déclaré suspect, une autopsie est aussitôt ordonnée. L'époux a essayé de s'y opposer, mais il n'a pu rien faire. L'autopsie achevée, le rapport des médecins légistes atterrit sur le bureau du shérif O'Brien : Mme Borotto n'est pas décédée du cancer du côlon qui la rongeait depuis quelques années, mais d'une embolie. Il est vrai que si cette embolie n'était pas survenue, elle serait immanquablement morte : elle n'avait que quelques jours, peut-être même que quelques heures à vivre, mais le fait est là : ce n'est pas le cancer qui a causé le décès mais l'embolie. Sur cela, il n'y a aucun doute ! Le jour même où le rapport des médecins légistes est remis aux autorités, le shérif O'Brien se présente au bureau du docteur Sanders. — Vous vous souvenez de Mme Borotto ? — Oui, dit le médecin — Vous étiez à son chevet au moment de sa mort ? — Oui, j'étais ce soir-là de garde… — Vous êtes, peut-être, au courant qu'une autopsie vient d'être pratiquée sur son cadavre. — Son mari m'en a informé. — Vous avez soigné cette femme pendant plusieurs mois. Le docteur Sanders hoche la tête. — Mme Borotto était ma patiente, dit calmement le médecin. Elle avait un cancer qui la faisait souffrir terriblement, au point que vers la fin, nous étions obligés de lui injecter des doses massives de morphine pour atténuer la douleur. — Et vous lui avez fait une piqûre juste avant qu'elle ne meure ? — Oui, dit le médecin. — De toute façon, vous l'avez signalé sur la fiche de la patiente. — Le règlement l'exige. Le shérif garde un moment le silence puis reprend, visiblement gêné. — Docteur, nous avons des raisons de croire que la mort de la patiente est liée à cette piqûre. C'est d'ailleurs pour cela que je vous rends visite. — Je vous écoute. — Alors, je vous prie de me dire la nature du produit que vous avez injecté à la malade. Vous avez omis de le mentionner sur sa fiche. Le médecin hoche la tête. — Je ne lui ai injecté aucun produit, dit le médecin. — Aucun ? s'étonne le shérif — Oui, aucun. — Comment est-ce possible ? Quand on fait une piqûre, on injecte toujours un liquide, un médicament… Dans le cas des cancéreux, on injecte de la morphine ! — En effet, habituellement on injecte de la morphine pour atténuer les souffrances du patient. — Et cette dernière piqûre… Vous continuez à dire qu'il n'y avait pas de liquide à l'intérieur, pas de morphine ? — Je le répète : peut-on faire une piqûre sans rien y mettre ? — Oui. (à suivre...)