Résumé de la 39e partie n Le docteur Sanders reconnaît qu'il a fait à madame Borotto une piqûre avant son décès. Une piqûre dans laquelle il n'y avait aucun produit. Il y a un silence, puis le médecin reprend, toujours calmement. — N'importe quel étudiant en médecine, n'importe quelle infirmière vous dira que lorsqu'on fait une piqûre dans laquelle il n'y a rien, on injecte de l'air : et cet air, en pénétrant dans le système sanguin, provoque une bulle qui, au bout de quelques minutes, provoque à son tour l'arrêt du cœur. — C'est ce qu'on appelle une embolie ? demande le shérif, atterré par cet aveu. — Oui, dit le docteur Sanders, et pour que l'arrêt cardiaque soit rapide, j'ai appuyé à quatre reprises sur le piston de la seringue, insufflant ainsi le plus d'air possible. — Docteur, dit le shérif, votre déclaration correspond à un aveu… En d'autres mots, vous êtes en train d'avouer un crime… — J'en suis parfaitement conscient, dit le médecin. — Vous êtes sûr que ce n'est pas par méprise que vous avez fait cette piqûre ? Vous avez peut-être oublié, dans l'émotion de voir souffrir votre patiente, de mettre un liquide dans la seringue. Le shérif tend visiblement une perche au médecin. Une méprise, même si elle entraîne mort d'homme, n'est qu'une méprise. Il y aura des poursuites et des sanctions, mais c'est infiniment moins grave qu'un acte délibéré. — Non, dit le médecin, j'ai injecté volontairement de l'air dans la veine de Mme Borotto. Le shérif le regarde, effrayé. — Dans quel but avez-vous agi ainsi ? — Dans le seul but de mettre fin aux souffrances de la malade. — Est-ce que vous avez pensé aux conséquences de votre acte ? — Oui. — Alors, je suis au regret de répéter ce que je viens de vous dire : aux yeux de la loi, vous avez commis un meurtre. — Vous me l'avez dit, dit le médecin. Mais je ne me considère pas comme un criminel. Ma mission est aussi d'aider les gens à mourir dignement ! — Je suis navré de vous dire encore que le crime est passible de la peine de mort. — Il faudra que le crime soit prouvé ! — Docteur Sanders, je suis obligé de procéder à votre arrestation. Le shérif porte la main aux menottes qui pendent à son ceinturon. — Ce ne sera pas nécessaire, dit le médecin, je vous suis. Le shérif est soulagé. — Je préfère, dit-il. Le médecin suit le shérif jusqu'à la voiture de police, stationnée à l'entrée de l'hôpital, sous les regards ébahis du personnel de l'hôpital, au courant déjà de l'arrestation. La nouvelle fait le tour de la ville et il n'est plus désormais question que de «l'affaire Sanders» : un médecin vient de donner la mort à sa patiente pour abréger ses souffrances ! (à suivre...)