Violences n L?économiste Yazid Sabeg, membre de l?Institut Montaigne de réflexion sur les phénomènes de société, a estimé, hier soir, que la France n?a pas assumé sa diversité culturelle. «La France n?a pas été préparée à son nouveau peuplement et à sa diversité culturelle du fait notamment de l?incurie de l?élite politique», a-t-il dit lors d?une conférence de presse. A cela s?ajoute le rôle de l?extrême droite qui a poussé les politiques à commettre des erreurs sociales, «allant jusqu'à occulter les discriminations», a-t-il poursuivi. M. Sabeg, auteur d?un rapport «Les oubliés de l?égalité des chances», a évoqué «le zonage de l?école française et l?exclusion des populations immigrées de tous les champs de la représentation sociale dont la presse, l?administration, les entreprises». Tous les moteurs de l?assimilation ne fonctionnent pas, a-t-il souligné, estimant qu?il faut changer certains articles de la Constitution qui prônent vainement l?égalité des races. La France, une et indivisible, n?est ainsi pas raciste, mais il y a du racisme, a-t-il dit pour marquer le déphasage entre les principes constitutionnels et la réalité de terrain. «Il faut changer les lois, celles sur les minorités comme on a changé celle sur la parité des femmes», a-t-il ajouté. Industriel, P-DG de Communication et Systèmes, société cotée en Bourse, M. Sabeg a également soulevé le dossier des discriminations dans les entreprises. Il a soutenu la proposition du directeur de l?Institut Montaigne, Claude Bébear, qui, pour contourner les discriminations à l?embauche, a proposé de rendre anonyme le Curriculum vitae (CV) dans les demandes d?emplois. Il faut aller plus loin que l?anonymat du CV, il faut anonymiser les candidatures, revoir enfin l?ensemble des modalités de recrutement, a-t-il souligné. A une question sur le rôle des médiations entre les jeunes et les institutions françaises, M. Sabeg, également responsable d?un organisme de rénovation urbaine, a souligné l?échec des trois principaux médiateurs que sont la famille, l?Ecole et les élus. En fait, «ce n?est pas uniquement la famille immigrée qui a éclaté mais aussi celle de tous les autres Français», a-t-il dit.