Chiffre n En tout, 150 050 mines antipersonnel ont été détruites en une année par notre pays en application de la convention d'Ottawa. Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, est arrivé ce matin à Hassi Bahbah, dans la wilaya de Djelfa, pour assister à la dernière opération de destruction publique des stocks de mines antipersonnel de l'Armée nationale populaire au polygone central de l'air de la première Région militaire. Entamée le 24 novembre 2004, la destruction des stocks de mines de l'ANP prend ainsi fin. En tout, ce ne sont pas moins de 150 050 mines qui ont été détruites en une année par notre pays en application de la convention d'Ottawa relative à l'interdiction de l'emploi, du stockage, de la production et du transfert des mines antipersonnel qu'il a signée en décembre 1997 puis ratifiée en décembre 2000. Mais conformément à l'article 3 de cette même convention, l'ANP a conservé une quantité de 15 030 pour «la mise au point de techniques de détection des mines, de déminage ou de destruction de mines et pour la formation à ces techniques». Il y a lieu de rappeler que l'Algérie a lancé, au lendemain de l'indépendance, une vaste campagne de déminage de ses frontières où pas moins de 11 millions de mines antipersonnel ont été semées par le colonialisme français, selon des estimations officielles. Cette campagne a néanmoins permis d'en éliminer 7 819 120 et de nettoyer 50 000 ha de terres entre 1963 et 1988. Deux zones minées ont été tout de même conservées en l'état pour servir de sites historiques. Il s'agit de la zone El-Debdoubi - El-R'mila à quelque 3 km de la commune d'El-Kouif dans la wilaya de Tébessa, et celle d'El-Menabha dans la wilaya de Béchar. Pour leur part, les groupes terroristes ont miné plusieurs zones, notamment au nord du pays. A ce propos, une carte géographique consignant les zones où la présence de mines est avérée ou soupçonnée a été jointe au rapport présenté par notre pays en avril 2003 aux instances chargées du contrôle des mines antipersonnel. Toujours dans les années 1990, l'ANP a été contrainte de poser des mines antipersonnel autour de certains pylônes de haute et de très haute tension afin de les protéger des attaques terroristes. Mais tous ces sites font l'objet à présent d'opérations de déminage. Par ailleurs, il est utile de souligner qu'entre 60 et 100 millions de mines sont enfouies dans le sol d'une soixantaine de pays, dont notamment l'Afghanistan, l'Angola, le Cambodge, le Mozambique, le Rwanda, la Bosnie et la Croatie. En 25 ans, ces engins de la mort ont fait 1 million de victimes entre morts et mutilés. Selon certaines ONG internationales, il faudrait quelque 1000 ans pour débarrasser la planète de ces armes destructives que beaucoup de pays refusent malheureusement de détruire à ce jour.