Témoignage n Saâdi Beziane, journaliste, a présenté, mercredi, au Centre culturel islamique, son livre Les crimes de la France en Algérie. Les participants à la séance de présentation de l?ouvrage ont incité les historiens, intellectuels et artistes à l'écriture des évènements marquants de la glorieuse Révolution algérienne. Selon Mohamed Hamdaoui, enseignant en sociologie et anthropologie socio-culturelle, l'ouvrage du journaliste Saâdi Beziane se veut une contribution à l'écriture de l'histoire, notamment des crimes perpétrés à l'encontre du peuple algérien depuis l'occupation de l'Algérie en 1830 jusqu'à l'indépendance en 1962. Mohamed Hamdaoui relève que les contributions des auteurs algériens à dévoiler ces crimes demeurent en deçà des espérances, contrairement à l'apport des plumes françaises qui ont été plus prolifiques en la matière. Le journaliste Saâdi Beziane évoque dans son livre la personnalité de la moudjahida algérienne, Louisette Ighilahriz, qui a eu le mérite et l'immense courage de révéler au grand jour, dans les colonnes du quotidien Le Monde, une sombre page de l'ère coloniale, en l'occurrence la torture pratiquée par l'armée coloniale en Algérie, ouvrant ainsi de larges horizons au débat et aux aveux concernant ces crimes de l'occupation. Louisette Ighilahriz avait livré, rappelle t-on, un poignant témoignage sur les sévices qui lui avaient été infligés dans un centre de torture à El-Biar, ou elle avait été violée sous les ordres du général Bigeard, ce qui a relancé le débat en France sur la question de la torture en Algérie. Les Mémoires du général Aussaresses venaient ensuite jeter un autre pavé dans la mare, lorsqu'il révéla pour la première fois les circonstances de l'assassinat de Larbi Ben M'hidi, battant en brèche les allégations françaises imputant sa mort à un acte de suicide dans sa cellule. Publié en 2002 par les Editions Houma, l'ouvrage de 140 pages du journaliste Saadi Beziane «renferme nombre de témoignages levant le voile sur les crimes français en Algérie», notamment ceux perpétrés par les généraux français, dont Bugeaud et Bigeard, comme il met en exergue les positions, dans les deux pays, à l'égard de la torture, notamment le témoignage du général Rachid Yelles. Enfin, l'auteur dresse une comparaison entre les réactions face aux crimes commis par Maurice Papon, ancien chef de la préfecture de police de Paris, à l'encontre des juifs et ceux perpétrés à l'encontre des Algériens dont plus de 300 victimes ont été jetées dans la Seine un certain 17 octobre 1961, ou torturés dans les préfectures de la police française.