Résumé de la 3e partie n Joseph ne supporte pas les airs méprisants d?Andrew l?aristocrate ; il tire et le tue. La femme de la victime décrit aux jurés le monstre avec lequel elle vivait. Absente à la barre, Sandra, l?épouse de Joseph, n?a plus donné signe de vie depuis le crime. Quand l'huissier appelle : «Madame Sandra Bielski» et que son nom est suivi d'un long silence, Joseph se tasse sur son banc et hoche la tête sans mot dire. Dans l'assistance, il y a un long brouhaha d?indignation envers cette femme et de sympathie envers l'accusé. Pourtant, celui-ci ne se fait pas d'illusion, pas plus d?ailleurs que ses avocats, même s'ils lui lancent de temps en temps des sourires encourageants. Le crime passionnel est puni de mort en Angleterre, quelles que soient les circonstances. Il n'y a pas d'exception à la règle... 28 septembre 1958. Le jury se retire pour délibérer. Au bout de treize minutes seulement, il revient donner lecture du verdict. Joseph Bielski n'a pas bougé, mais son avocat n'a pu s'empêcher d'avoir une grimace de contrariété. Quand c'est si court, c'est évidemment très mauvais signe. Bien sûr, il savait que c'était perdu d'avance, mais dans ce cas précis, il avait un infime espoir. Le président du tribunal lit les attendus. Et, à mesure qu'il parIe, les visages changent car ce qu'il lit est proprement incroyable : «En regardant la vie de cet homme jusqu'au 9 juillet, tous ceux qui sont ici ne peuvent avoir que le plus grand respect pour le caractère dont il a fait preuve. Quel que soit le délit qu'il a commis, aucun d?entre nous ne peut sous-estimer l'abjecte provocation à laquelle il a été soumis. En conséquence, nous l?avons trouvé coupable, non de meurtre, mais d?attentat à la vie humaine.» Il y a un instant de silence total et le président conclut : «Joseph Bielski, la Cour vous condamne à trois ans de prison.» Dans la salle, une ovation retentit. Les Anglais mesurent à sa juste valeur l'importance historique du moment... Pourtant, la suite est plus extraordinaire encore. En arrivant à la maison d'arrêt pour purger sa peine, Joseph Bielski se soumet, comme tout condamné anglais, à la visite médicale. Un examen de pure routine : pourtant, le médecin, après l'avoir ausculté, se redresse, perplexe. Il appelle un confrère et discute longuement avec lui. Il n'y a pas de doute possible : Joseph Bielski est atteint d'une maladie cardiaque extrêmement rare dont l'issue est fatale à court terme. Et le malade, qui n'avait jamais ressenti la moindre douleur, n'aurait pas eu l'idée de consulter de lui-même un médecin. Il a été opéré sans attendre, s'est parfaitement remis, et il est sorti guéri à l'expiration de sa peine. Ainsi se termine l'histoire de Joseph Bielski, à qui son crime n'avait pas valu la potence, mais lui avait, au contraire, sauvé la vie. Et qui oserait dire que ce n'était pas justice ?