Incontournable Une véritable opération chirurgicale doit se faire. «L?opération de confortement des bâtisses endommagées à la suite du séisme du 21 mai dernier sur les différents sites sinistrés, n?est pas respectée puisqu?il s?agit de travaux de réparation et non pas de réhabilitation et de consolidation comme c?était prévu.» C?est ce qu?a affirmé le professeur Abdelkrim Chelghoum, directeur de recherche en numérique et génie parasismique. Cet expert ne cache pas son inquiétude devant le travail de certains maîtres d?ouvrage et différentes parties qui opèrent sur le terrain, ainsi que leurs conséquences désastreuses au cas où un autre séisme de forte magnitude se produirait. «Je suis inquiet et très préoccupé par rapport aux travaux de consolidation opérés sur les différents sites visités», fait-il remarquer. Des images de sites à l?appui, telles les universités de Bab Ezzouar, de Corso, pour ne citer que ces cas, démontrent, selon lui, la manière dont se fait l?opération qui se limite, pratiquement, à colmater les brèches. Tout en essayant de mettre l?accent sur les véritables problèmes que connaît le parc immobilier sinistré pour parer au plus urgent, le Pr Chelghoum refuse de voir se répéter les erreurs du passé : «Un immeuble conçu selon des normes parasismiques ne peut, en aucun cas, s?effondrer. C?est la raison pour laquelle on n?a plus le droit de refaire les mêmes erreurs qui ont causé la perte de vies humaines.» De son côté, le président du Collège national des experts architectes, Abdelhamid Boudaoud, trouve que l?opération de confortement et de réhabilitation du parc immobilier, sérieusement endommagé après le séisme du 21 mai dernier, a besoin de véritables techniques de pointe. «C?est une véritable opération chirurgicale qui doit s?opérer à partir d?études sur le terrain pour savoir ensuite comment intervenir efficacement», explique M. Boudaoud. Parce que les entreprises et les entrepreneurs, chez nous, manquent d?expérience dans le domaine, ce responsable soutient qu?il faut mettre en place une carte géologique nationale pour servir d?instrument de base à toute construction. Par ailleurs, un autre expert, qui partage le même avis, explique que «le nombre de pathologies de séisme ne dépasse pas les six cas, alors que les opérations de confortement sont pratiquement identiques».