Amalgame Le discours officiel insiste sur le verbe «restaurer», il se trouve que dans la réalité, La Casbah n?a connu, ces dernières années, que des travaux de réfection. L'évaluation de toutes les actions entreprises par les autorités concernées dans le but de rendre à La Casbah l'image qui lui sied, est loin des espérances escomptées. Le bilan démontre la nécessité et l?urgence de fournir d?autres efforts et déployer d?autres volontés à même de réussir l?entreprise de restauration au sens propre du terme. A propos du plan de sauvegarde de La Casbah, Mme Bouhired, présidente de l?association Sauvons La Casbah, indique que les opérations menées jusqu?à présent sont plutôt celles du confortement et non pas de restauration et de réhabilitation contrairement à ce que certains veulent nous faire croire et, à cet égard, ces opérations ont touché 600 bâtisses datant de l'époque coloniale et 400 autres traditionnelles de l?ère ottomane, toutes endommagées par le séisme du 21 mai 2003. Bien que le discours officiel insiste sur le mot «restaurer», il se trouve que dans la réalité, La Casbah n?a connu, ces dernières années, que des travaux de réfection, seulement, dans la plupart du temps menés hâtivement et maladroitement. Ali Mebtouche, président de la fondation Casbah, déplore, d?ailleurs, la manière dont les édifices sont traités par les entrepreneurs qui ne sont, en réalité, que de simples ouvriers du bâtiment, comme il déplore l'état délabré de certains palais d'Alger, transformés en sièges d'administration ou en habitations, sans pour autant prendre en considération leur valeur historique et culturelle. Houria Bouhired demande, quant à elle, une réelle et une meilleure prise en charge du site en sollicitant l?expérience et l?implication des spécialistes dans les différents domaines de la restauration. Elle déplore l?absence d?une vraie politique d?incitation à la restauration. Car l?acte de restaurer ne relève pas du simple fait de réparer et d?exécuter un travail de revêtement ; bien au contraire, la restauration exige un savoir-faire certain relevant d?un professionnalisme affiché. Avant de restaurer un lieu, il est indispensable de conduire au préalable une étude technique détaillée du site. Or quasiment toute entreprise de remise en état menée jusqu?à présent a manqué d?expérience en la matière. Car rien n?a été fait selon les normes. Ce sont alors des entreprises ratées et qui, pour la plupart, ont inexorablement altéré l?identité architecturale du site. C?est un véritable massacre, une violation de la mémoire, à croire que cela a été fait intentionnellement.