Hydraulique n Les factures impayées des abonnés de l'Algérienne des eaux (ADE), dans la seule capitale, s'élèvent actuellement à 4,5 milliards de dinars, a annoncé hier le ministre des Ressources en eau, Abdelmalek Sellal. S'exprimant sur «les enjeux mondiaux de l'eau» à l'Institut national de commerce à Alger, M. Sellal a affirmé : «Ce montant représentait 17% du total des pertes commerciales de l'ADE à travers tout le territoire national.» Le ministre fera savoir, en outre, que ce chiffre représente «60% de la population» qui ne paye pas son eau, en précisant : «Sur un million de mètres cubes d'eau produit par jour, 40% se perdent dans la nature en raison de la vétusté du réseau de l'alimentation en eau potable (AEP).» Ces comportements sont dus à la mauvaise gestion de cette ressource devenue «un problème et un défi majeur pour le pays», a-t-il dit en soulignant que le plus important enjeu de l'Algérie en matière d'eau est de «pouvoir mener une vraie politique de gestion de cette ressource, de plus en plus limitée». «Si on ne mène pas une vraie politique de management des ressources hydriques, c'est tout le développement du pays qui sera remis en cause», a ajouté le ministre. Cette problématique est l'enjeu de l'ensemble des pays de la planète, notamment les pays semi-arides (la Méditerranée), dont l'Algérie, a-t-il souligné. Dans ce contexte, M. Sellal a souligné que ce défi «extrêmement important» doit être relevé «sans toucher le fondement social de cette ressource», c?est-à-dire que toute «la population a un droit d'accès à ce produit et à un prix abordable». Toutefois, en avançant ce chiffre de 4,5 milliards de dinars lors de cette rencontre, le ministre n?a fourni aucune indication sur l?état réel des factures impayées. S?agit-il d?un chiffre annuel, global ? Qui sont les mauvais payeurs ? S?agit-il des grandes entreprises auxquelles on taxe le même tarif que les ménages ou sont-ce les ménages qui sont de mauvais payeurs ? Autant de questions sur lesquelles le ministre n?a donné aucune précision.