Le ministre des Ressources en eau pense que l'Algérie a gagné la bataille de l'eau. Ou presque. La Société des eaux et de l'assainissement d'Alger sera fixée sur son sort en Algérie après l'expiration de son contrat dans un an et demi. L'information est donnée hier par le ministre des Ressources en eau, Abdelmalek Sellal, au Jardin d'Essai du Hamma à Alger où il participait à la célébration de la Journée mondiale de l'eau. Parlant de la société de gestion de l'eau de Constantine, il signale qu'il y a à peine un an qu'elle a entamé son activité et qu'il est trop tôt pour en tirer des conclusions. Auparavant, le ministre avait signalé qu'il y avait des retards dans le programme de la société. Il considérait également que la gestion de l'eau à Alger pourrait être effectuée par des nationaux qui ont pu acquérir une expérience dans le domaine. Il reconnaît que Seaal a obtenu de bons résultats à Alger. Ces connaissances ont été utiles au regard des résultats déjà réalisés sur l'ensemble du territoire national. En 10 ans, l'Algérie a pu améliorer le taux de disponibilité de l'eau pour les citoyens. On est passé d'une disponibilité de 80 litres d'eau par jour et par habitant en 2000 à 168 litres actuellement, selon le ministre. Cette performance lui fait dire que le pays dépasse de loin les normes fixées par la Banque mondiale qui sont de 150 litres par jour. Et ce n'est pas seulement grâce aux contrats de gestion déléguée de l'eau qui ne sont effectifs que dans quatre wilayas. Quant à la capacité des barrages, elle est multipliée par deux en 12 ans. Cela permet de disposer de réserves d'eau pour une durée de deux à trois ans. Cette précaution n'est pas inutile car le pays n'est jamais à l'abri d'un stress hydrique. La rareté des ressources en eau de pluie a conduit les autorités à avoir recours au captage des eaux souterraines et au dessalement de l'eau de mer. Lors du quinquennat précédent, 20 milliards d'euros ont été consacrés au secteur de l'eau. Il en sera vraisemblablement de même lors du prochain quinquennat. L'apport des Agences publiques des barrages, celles de gestion de l'eau, des bassins hydrographiques et de l'irrigation agricole ont toutes été sollicitées, chacune dans son domaine, pour participer également à l'effort de rationalisation dans l'utilisation de l'eau. Nombreux services publics de l'eau ainsi que des sociétés privées étaient représentés hier au Jardin d'Essai du Hamma à Alger pour participer à la célébration de la Journée mondiale de l'eau. En plus de la disponibilité de l'eau, le ministre insiste sur la sécurité d'approvisionnement. C'est l'objectif assigné à la stratégie d'interconnexion des barrages. C'est valable aussi bien à l'Est, au Centre qu'à l'Ouest. En cas de manque de la ressource dans une partie du pays, il y toujours la possibilité de faire appel aux barrages bien fournis. Même à Tamanrasset, il y a des projets de transfert d'eau et un budget de 290 milliards de dinars est alloué à l'opération. C'est que la justice sociale préoccupe le ministre et il ne veut pas que les habitants de la bande du littoral soient bien nantis en eau et pas ceux du Sud. Mais l'eau ne va pas seulement dans les robinets des ménages. 65% de la ressource est destinée à l'agriculture. Cette dernière peut être approvisionnée par des stations d'épuration qui pourront aussi combler les besoins de l'industrie. Dans les cinq années à venir, il y aura la construction de 19 barrages. Quatre d'entre eux ont déjà vu le lancement de leurs travaux au cours de cette année. Les projets du ministre concernent aussi la gestion de l'eau dans les communes par les ADE. Certaines communes ont des agences dédiées à cette tâche mais pas d'autres. Il est espéré que l'ADE puisse au moins réduire le phénomène d'accumulation des factures impayées qui s'élève à 40 milliards de dinars. Le prix de l'eau est administré. Ni la Seaal ni aucun autre organisme ne peut faire grand-chose dans ce domaine. Elle est à 6,5 dinars le mètre cube.