«Je n'ai pas peur de la peine de mort», a lancé, hier, à la reprise de son procès, Saddam Hussein devant le président du tribunal qui tentait de l'interrompre. «Je n'ai pas peur de l'exécution. Vous connaissez mon histoire depuis 1959 jusqu'à aujourd'hui», a encore affirmé Saddam Hussein, en référence à son passé de chef d'Etat et de militant du Baas. L'audience a vu la déposition des deux premiers témoins, à visage découvert, devant les juges. Le premier témoin a raconté comment des arrestations de masse étaient intervenues après la visite de Saddam Hussein, en 1982, à Doujail, au nord de Bagdad, marquée par un attentat contre le convoi présidentiel. «ça m'attriste de faire face à l'un de mes fils, moi qui ai servi ce pays pendant 30 ans», a rétorqué Saddam, en référence à ce témoin, dont la déposition a été contestée par la défense et les accusés. «L'important, ce n'est pas Saddam Hussein, mais l'Irak et la nation arabe qui doivent garder la tête haute face à l'injustice», a poursuivi le président déchu. Saddam, qui n'a rien perdu de sa pugnacité depuis le début du procès le 19 octobre, interpelle le président du tribunal : «Comment est-il légitime alors qu'il a été formé sous l'occupation ?» Puis, il lancera à la face du juge : «Vive l'Irak. Vive la nation arabe. Vive l'Irak.»