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«Je ne reconnais pas votre autorité!»
SADDAM HUSSEIN DEVANT SES JUGES
Publié dans L'Expression le 20 - 10 - 2005

Saddam Hussein et ses sept coaccusés ont plaidé non coupable.
Comme attendu, le tribunal spécial Irakien, a fixé, hier la prochaine audience du procès de l'ex-président déchu, Saddam Hussein ainsi que sept autres de ses coaccusés, au 28 novembre prochain.
Une décision précédée par un vif échange entre le procureur et la défense, à la suite de l'évocation par le procureur de crimes imputés à l'accusé, autres que le massacre de Doujaïl pour lequel il est jugé. Lors de ce premier procès, depuis sa capture en décembre 2003, Saddam devait répondre du massacre, en 1982 de 143 chiites, dans le village de Doujail, situé au nord de l'Irak. C'est là, l'un des épisodes sanglants sous son règne, puisque l'instruction d'autres affaires comme les massacres de Kurdes et de chiites n'a pas encore été achevée.
Dans le massacre de Doujail, Saddam est accusé, au même titre que sept autres anciens dignitaires de son régime, dont Ezzat Ibrahim et Taha Yassin Ramadane, «de meurtre, d'expulsion forcée, d'emprisonnement, de torture et de non-respect des règles internationales».
Ils risquent la peine de mort si les chefs d'accusation retenus contre eux venaient à être prouvés, affirme le président du tribunal, le Kurde Rizkar Mohammed Amine, qui ne raterait aucune occasion pour enfoncer le bourreau des siens.
Haute surveillance
Acheminé sous haute surveillance vers la zone verte, où une salle du siège du parti Baath faisait office de salle d'audiences, Saddam fait une entrée en «scène» impressionnante. Habillé d'un costume sombre avec une chemise blanche sans cravate, il portait un exemplaire du Coran en main et était conduit par deux gardes.
La «star» du jour a été placée dans un box faisant face aux cinq juges et les sept autres accusés dans les autres cages d'un mètre de hauteur. Le procès commence, et le président appelle tour à tour les huit accusés.
Arrive enfin le tour de Saddam auquel le juge demande de décliner son identité. Ce qu'il a refusé de faire, suivi par ses sept «disciples» qui feront de même. «Je me réserve le droit constitutionnel de faire valoir mes droits de chef d'Etat et je refuse de répondre», martèle-t-il. «Je ne reconnais pas votre autorité parce que tout ce qui est fait dans ce tribunal est infondé», a dit Saddam. Le procès sera suspendu pour des raisons techniques, à savoir la mauvaise qualité de la sonorisation. Des incidents techniques ayant émaillé le procès, puisque même les chaînes de télévision étrangères avaient dû éprouver des difficultés pour faire leurs envois, pour cause d'absence de signal satellite. A la reprise, le président du tribunal lui avait demandé à plusieurs reprises de décliner son identité, alors que Saddam voulait soulever des questions de procédure. «Nous n'avons pas le temps d'écouter tes rapports. Alors assieds-toi pour le moment et donne-nous ton identité», a encore dit le président du tribunal voulant éviter toute autre tentative de Saddam de reprendre la parole.
Ce qui n'a pas empêché l'ancien «rais» de récidiver: «Je veux d'abord savoir de quel tribunal il s'agit», a dit Saddam Hussein. «C'est une cour criminelle irakienne», répond le président du TSI, avec un sourire. Et à Saddam de rétorquer, avant de se rasseoir: «Je refuse de répondre...il n'y a rien à faire avec votre tribunal». Jouant tantôt sur les questions de procédure et tantôt sur les conditions de son transfert de son lieu de détention à la salle d'audiences, Saddam déplore avoir été conduit depuis 2h 30 du matin dans ce bâtiment où doit se tenir le procès.
Il lance en direction des juges: «J'ai été obligé de m'habiller, puis de me déshabiller et ensuite de me rhabiller. Si vous êtes Irakien vous devriez le savoir, je ne me fatigue jamais» dit-il sur un ton altier. Il enchaîne: «Ils m'ont dit de ne prendre ni crayon ni papier car même un crayon suscite la peur maintenant» Un autre accusé, l'ancien vice-président irakien.
«Mon identité a été volée»
Taha Yassine Ramadane, en longue tunique blanche, a également refusé de décliner son identité, affirmant devant le tribunal que «mon identité a été volée», sans plus de précision, avant de se rasseoir à la ferme demande du président. En somme, Saddam Hussein et ses sept coaccusés ont plaidé non coupable. «Je répète ce que j'ai dit, je ne suis pas coupable. Je suis innocent», a dit Saddam Hussein. Ses sept coaccusés se sont levés tour à tour à la demande du président du tribunal en affirmant qu'ils sont innocents. A noter que le procès de l'ex-président irakien déchu, Saddam Hussein s'est donc ouvert, hier sur fond de manifestations populaires à Tikrit sa ville natale. «Non, non, au gouvernement traître», «Mort aux agents de l'étranger», «Longue vie au leader président Saddam Hussein.» scandaient-ils sous l'oeil vigilant de l'armée américaine, appuyée par la police irakienne. Les soldats américains et les policiers postés près des anciens palais de Saddam, qui abritent une base américaine, ont tiré en l'air pour disperser la manifestation qui s'avançait vers eux.
Deux autres marches en faveur de Saddam Hussein, auxquelles ont participé des femmes, ont eu lieu dans la soirée, selon les témoins. A Doujail, c'est un tout autre décor.
Des dizaines de personnes, pour la plupart des proches des victimes, ont convergé vers la place, sous les projecteurs des caméras de télévision, tenant à bout de bras des photos de martyrs et brandissant des banderoles appelant à la «mort de Saddam»
Au même moment, dans la zone verte où se tenait le procès, la situation est tendue. Journalistes, avocats et magistrats sont passés au peigne fin, à l'entrée de la salle d'audiences. Même les journalistes sélectionnés pour assister à l'audience, ont été convoyés sur les lieux dans des bus aux vitres noircies.
Ils ont été soumis à une fouille minutieuse et n'ont pas été autorisés à se munir d'ordinateurs portables, de carnets de notes ou de stylos. Fortement armés, des officiers américains chargés de la protection du tribunal sont sur le qui-vive.
Pour les Américains, par la voix de leur ambassadeur à Baghdad, Zalmay Kalilzad, le procès d'hier «constitue un pas significatif dans la construction d'un nouvel Irak». Comme il est «un avertissement à tous les dictateurs qu'ils ne pourront pas échapper à la Justice».
Un message on ne peut plus clair aux prochaines cibles des faucons de la Maison-Blanche. Les réactions au procès de Saddam Hussein, ne sont pas fait attendre. Elles convergent toutes vers un même principe: que les charges retenues contre lui soient alourdies. C'est le cas des Koweïtiens qui estiment la peine de mort comme un châtiment bien trop doux pour l'ancien président irakien. Quant aux Iraniens, par la voix de ministre des Affaires étrangères Hamid Reza Assefi, ils ont souhaité que d'autres charges devaient être retenues contre lui.
Pour certains observateurs, par contre, le procès Saddam pourrait aboutir à des révélations intéressantes sur les liens qui ont de tout temps lié l'ancien dictateur et le gouvernement américain.
Il reste que faisant un parallèle entre les exactions nazies et les crimes contre l'humanité commis par Saddam et son régime, d'autres observateurs voient en le procès d'hier le «Nuremberg de l'Orient».


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