Désolation Des sacs de pierres et de plâtre sont déposés à l?entrée des immeubles. Dans plusieurs quartiers de la capitale, tels que la rue Ahmed-Zabana (ex-rue Hoche), Khalifa-Boukhalfa, l?ex-rue Francis-Garnier à Didouche-Mourad, ainsi que la rue Adjissa-Maamar à Bab El-Oued, pour ne citer que ceux-là, les immeubles touchés par le séisme sont transformés en véritables chantiers. A la rue Ahmed-Zabana, ex-rue Hoche, les traces du séisme sont encore visibles et ce, au grand dam des riverains. Dans les immeubles 18, 20 et 19B de cette rue, les travaux de réparation, lancés par l?entreprise qui avait en charge le projet, sont à l?abandon depuis plus d?un mois et demi. Des sacs de pierres et de plâtre sont déposés à l?entrée des immeubles et devant les appartements. Difficile d?ailleurs de se frayer un chemin dans les escaliers. Les murs et le plafond sont sérieusement fissurés. L?état des appartements est loin, lui aussi, d?être reluisant. Cloison à moitié démolie, plafond arraché, poussière étouffante, les habitants se trouvent confrontés à un véritable problème et ne savent plus à quel saint se vouer. «Venez voir dans quel état se trouve mon appartement», nous interpelle une mère de famille au 3e étage de l?immeuble n°18. Asthmatique, notre interlocutrice confie qu?il ne se passe pas un jour sans qu?elle soit admise aux urgences en raison de la poussière qui émane du nouveau chantier et le taux élevé d?humidité provoqué par les travaux de démolition. L?absence des pouvoirs publics sur les lieux et ce, depuis le début de la catastrophe, a accentué le courroux de ces habitants qui se trouvent livrés à eux-mêmes. «Je sais très bien qu?à l?heure où je vous parle des familles sinistrées se trouvent dans une situation lamentable. Seulement, les autorités locales n?ont même pas daigné se déplacer pour nous rassurer ou nous informer», explique une mère de cinq filles au dernier étage. Le domicile de cette habitante ne compte presque plus de cloison. L?atmosphère à l?intérieur du deux-pièces où vit sa famille est pratiquement irrespirable en raison de la poussière du plâtre émanant du plafond, où ce qu?il en reste. «Mes enfants et moi sommes malades surtout avec les dernières averses qui ont transformé mon appartement en une véritable piscine», dit-elle amèrement. Avec la rentrée scolaire, les habitants se montrent de plus en plus inquiets pour l?avenir de leurs enfants, et cela vu les conditions dans lesquelles ils évolueront. Les propos des riverains divergent par rapport aux véritables raisons de l?abandon des travaux de réparation par l?entreprise concernée. Cependant, la majorité s?accorde à dire que «l?entrepreneur qui a dirigé les travaux préliminaires n?a plus fait son apparition après un différend l?opposant au bureau d?études qui détient le projet». En fait, seuls de jeunes ouvriers continuent à démolir les murs des appartements de l?immeuble 9. Il est à rappeler que les travaux de réparation de ces bâtiments devaient, selon un technicien de l?entreprise en question, reprendre voilà dix jours, mais ils sont toujours suspendus?