«Jean-Paul Sartre et l'Algérie» sera, cet après-midi, le thème d?une conférence-débat qui aura lieu au Centre culturel français d?Alger. Animée par Mme Annie Cohen Solal, la rencontre tracera l?itinéraire de cet «intellectuel subversif aux talents multiples», de cet homme qui a pris «position en faveur du combat libérateur des peuples colonisés». Philosophe de l'anticonformisme, décédé le 21 juin 1980 à l'âge de 75 ans, J.-P. Sartre s'est distingué, dès sa prime jeunesse, par son rejet des cadres institutionnels et de la pensée bourgeoise dont il est issu. Mme Annie Cohen Solal, spécialiste de la pensée et de la philosophie sartrienne, expliquera «la sympathie et l'engagement en faveur de la lutte de libération du peuple algérien». Elle rappellera les positions «tranchées, voire radicales» sur les questions posées en son temps, dont celle de l'affranchissement des peuples du joug colonial qui ont «marqué le substrat de la pensée de Jean-Paul Sartre». Elle ne manquera pas également d?indiquer le radicalisme qui distingue le chef de file de la pensée existentielle, «l'intellectuel métropolitain» qu'était J.-P. Sartre de «l'autochtone» Albert Camus qui, «interpellé par l'histoire à choisir entre l'Algérie et sa mère, a opté pour cette dernière». Enfin, elle mettra l?accent sur le rôle actif de l'initiateur de l'«appel des 121» dans le «réseau Francis-Jeanson» qui regroupait les intellectuels français, toutes tendances confondues, les plus fortement engagés dans le soutien au peuple algérien. Ce point sera également souligné par la conférencière, qui relèvera «la frilosité de beaucoup d'intellectuels français contemporains à l'égard du fait colonial».