La chaîne qatarie Al-Jazira a indiqué, hier soir, que les Brigades des Epées du droit, qui détiennent quatre otages occidentaux, ont repoussé de deux jours leur ultimatum aux gouvernements britannique et américain. La chaîne a diffusé des images, sans son, montrant, selon elle, les otages britannique et américain dont on ne voit pas les visages, vêtus de tuniques blanches, les mains liées par des chaînes, demandant à leur gouvernement et à leur peuple d'accéder aux exigences des ravisseurs. Peu après, le chef de la diplomatie britannique, Jack Straw, a de nouveau appelé à leur libération, les autorités britanniques ont autorisé le Jordanien Abou Qatada, souvent présenté comme un des principaux chefs spirituels d'Al-Qaîda en Europe, d?enregistrer un message depuis sa prison en Grande-Bretagne appelant les ravisseurs à la clémence. «J'en appelle à mes frères (...) à libérer (les otages), conformément à la clémence de notre religion, si aucun préjudice religieux n'est retenu contre eux», déclarait Abou Qatada dans son message. En outre, en prévision des élections du 15 décembre, le gouvernement irakien a annoncé avoir décrété l'état d'urgence dans les provinces d'Al-Anbar (ouest) et de Ninive (nord), où la violence ne connaît pas de répit. La frontière terrestre avec la Syrie sera également fermée, sauf pour les véhicules commerciaux qui ont une autorisation irakienne. Du côté irakien de cette frontière, une zone profonde de 5 km est soumise à des mesures spéciales, notamment l'interdiction d'y porter des armes, à l'exception des forces de sécurité, et le couvre-feu a été instauré de 22h à 7h (19h à 4h GMT). Par ailleurs, le président déchu Saddam Hussein a défié, hier, le Haut tribunal pénal irakien en refusant de comparaître à la cinquième audience de son procès, qui a vu deux nouveaux témoins accabler les accusés. A la fin des débats, le procès de Saddam Hussein a été ajourné au 21 décembre, après les élections législatives du 15 décembre. Pour cette cinquième journée, deux témoins à charge anonymes ont déposé derrière un rideau avec la voix modifiée électroniquement. Huit ont déjà été entendus par la Cour depuis la reprise du procès lundi. Ils ont dénoncé les exactions de l'ancien régime contre les populations de Doujaïl. Plusieurs dizaines de personnes ont manifesté, hier, à Owja, le village natal du président déchu, au nord de Bagdad, pour demander sa libération.