Menace n Les ravisseurs des quatre otages occidentaux exigent la libération de tous les détenus dans les prisons irakiennes et américaines du pays avant le 8 décembre. La chaîne satellitaire Al Jazira rapporte que le communiqué qu'elle a reçu avec une vidéo «fixe un ultimatum jusqu'au 8 décembre à ceux qui sont concernés, pour répondre à leurs exigences». Selon elle, les ravisseurs ont fait mention des détenus «dans les prisons du ministère de l'Intérieur irakien» et ceux «dans les prisons de l'occupation», dont Camp Bucca, dans le sud de l'Irak, et Abou Ghraïb, près de Bagdad. Tom Fox, 54 ans, Américain, Norman Kember, 74 ans, Britannique, et deux Canadiens, James Loney, 41 ans, et Harmeet Singh Sooden, 32 ans, travaillant tous pour l'ONG chrétienne Christian Peacemaker Teams (CPT), ont été enlevés à Bagdad samedi dernier par un groupe jusqu'ici inconnu, «les Brigades des épées du droit». La chaîne a diffusé deux brèves séquences vidéo, montrant dans un premier temps deux hommes, qu'elle identifie comme étant les deux Canadiens, en train de manger des gâteaux, puis deux autres, qui, selon elle, sont les ressortissants britannique et américain parlant à la caméra. Les otages appelaient, par ailleurs, les gouvernements américain et britannique à retirer leurs troupes d'Irak, a affirmé Al-Jazira, citant le communiqué. La chaîne de télévision a diffusé le 29 novembre une vidéo, datée du 27 novembre et montrant pour la première fois les otages, accusés par leurs ravisseurs d'être des «espions» à la solde de Washington et de Londres. Les familles des otages ont lancé un appel pour leur libération en soulignant leur opposition à la guerre en Irak. Le Premier ministre canadien, Paul Martin, a condamné la menace pesant sur la vie des otages la qualifiant d'acte terroriste contre des hommes qui étaient venus aider les Irakiens. Le chef radical chiite irakien Moqtada Sadr a appelé «les ravisseurs de l'archéologue musulmane allemande à la libérer». Idem, pour le président du Conseil central des musulmans d'Allemagne, Nadeem Elyas, qui a appelé «le monde islamique à user de son influence sur les ravisseurs». Le ministère britannique des Affaires étrangères a aussi condamné «fermement l'enlèvement» du Britannique Norman Kember et de ses collègues. Le Comité des oulémas musulmans, principale association religieuse sunnite d'Irak, a, de son côté, appelé à la libération des quatre hommes.