L'affaire des otages est revenue sur le devant de la scène en Irak, avec l'ultimatum lancé par les ravisseurs d'un Jordanien aux autorités d'Amman, tandis que la violence a fait de nouveaux morts. « La position de la Jordanie face au terrorisme est connue, nous ne cèderons pas aux pressions, actions ou demandes des terroristes », a affirmé samedi le porte-parole du gouvernement Nasser Jawdeh, en réaction à l'ultimatum fixé par les ravisseurs d'un Jordanien en Irak. Les ravisseurs de Mahmoud Salmane Saïdat, chauffeur de l'ambassade de son pays à Baghdad, enlevé le 20 décembre, ont donné trois jours à Amman pour libérer une Irakienne, qui avait projeté de se faire exploser dans un hôtel de la capitale en novembre, selon une vidéo diffusée par la chaîne de télévision Al-Arabiya. Par ailleurs, des journaux irakiens ont publié, hier, un appel à la libération de quatre otages occidentaux, membres d'une organisation humanitaire. « Nous vous appelons à nous aider à obtenir le retour de nos proches sains et saufs », écrivent les familles dans cet appel, revenant sur le soutien apporté par plusieurs responsables religieux musulmans pour cette libération et donnant un numéro de téléphone pour recueillir toute information, même anonyme. Les otages, deux Canadiens, un Américain et un Anglais, de l'ONG chrétienne Christian Peacemaker Teams (CPT) ont été enlevés le 26 novembre. Leurs ravisseurs avaient menacé de les exécuter si tous les prisonniers en Irak n'étaient pas libérés à la date du 10 décembre mais ce groupe, nommé les Brigades des Epées du droit ne s'est pas manifesté depuis. Aucune nouvelle information n'a été annoncée concernant le sort de six Soudanais, dont un diplomate, enlevés le 23 décembre à Baghdad, ou de l'ingénieur français Bernard Planche, enlevé le 5 décembre. Au total, près d'une cinquantaine d'étrangers ont été enlevés ou sont portés disparus en Irak, mais les rapts touchent aussi des centaines d'Irakiens, la plupart du temps pour demander une rançon. L'Irak n'a pas connu de trêve de Noël et trois personnes ont été tuées dimanche matin dans des attaques. Deux civils ont péri dans un attentat à la voiture piégée visant un responsable de Kirkouk, dans le nord de l'Irak. Un fonctionnaire du ministère de la Santé a été abattu par des hommes armés à Bagdad alors qu'il se rendait au travail. La violence, qui avait baissé lors des élections législatives du 15 décembre, revient à un niveau élevé depuis plusieurs jours. Samedi, 19 Irakiens, dont un colonel de police ont été tués et 8 corps de personnes non identifiées exécutées par balle ont été découverts.