En annonçant samedi sa décision de participer aux législatives prévues cet été, le mouvement islamiste radical palestinien Hamas a franchi un grand pas vers une intégration dans les institutions politiques qu'il boycottait jusque-là. Depuis les accords d'Oslo (1993) sur l'autonomie palestinienne, Hamas avait refusé de faire partie des institutions de l'Autorité palestinienne. “La décision du Hamas est une bonne décision même si elle est intervenue tard, mais le mouvement doit désormais adopter un langage, un programme politique en harmonie avec l'institution parlementaire”, estime Imad Al-Falouji, membre du Parlement palestinien et ancien dirigeant du Hamas. La décision du Hamas de participer “est le signe d'un changement sérieux dans l'idéologie du Hamas et montre que le mouvement est conscient qu'un nouveau chapitre s'ouvre dans la vie politique”, a-t-il ajouté. Le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, s'est félicité samedi de la décision du Hamas, jugeant qu'elle constituait “un pas positif qui contribue à la participation de l'ensemble des Palestiniens à la vie politique”. Le vice-Premier ministre palestinien, Nabil Chaath, a estimé que l'initiative du Hamas était “encourageante”, soulignant qu'elle allait “donner la possibilité à ce mouvement de s'intégrer dans le jeu démocratique”. L'entrée du Hamas au Conseil législatif palestinien (CLP, Parlement) lui permettra d'être représenté officiellement au Conseil national palestinien (CNP, Parlement en exil) et, par conséquent, de faire partie du Comité exécutif de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) et du gouvernement palestinien. La décision du Hamas intervient à la veille d'un nouveau cycle du dialogue interpalestinien en vue d'arrêter une trêve dans les attaques anti-israéliennes. Cette rencontre doit se tenir au Caire le 15 mars, alors que, après que le Hamas et les autres mouvements palestiniens se sont engagés à veiller à une “accalmie” avec Israël.