Choix n La première édition des journées du film français s?est ouverte, mercredi, à la salle El-Mougar. Le Couperet est «un film noir sur la déraison effrayante d?un homme ordinaire», un cadre supérieur qui s?est fait licencier à la suite d?une restructuration. Pour retrouver son poste, Bruno est prêt à tout, même à tuer ses concurrents. Le Couperet est joué par José Garcia, un acteur qui nous a plus habitués à des interprétations vivantes, amusantes et colorées dans des comédies hilarantes qu?à un jeu sombre et démoniaque. «Mon choix est tombé sur José Garcia parce qu?il suit le personnage, il colle au personnage», explique le réalisateur lors d?une conférence animée dans la matinée. «J?ai essayé avec lui en lui demandant de ne pas utiliser ses qualités comiques, mais partir des situations dans lesquelles il se trouve et improviser.» «Hormis lui, je ne vois personne qui pourrait faire mieux.» Pour Costa Gavras, le titre du film «est imposé par le livre sorti en France». Son long métrage est «un conte amoral parce qu?on est ? et vit ? dans une société amorale», une société matérialiste qui ne pense qu?à l?argent au détriment des autres, les classes moyennes et les démunis. «Il s?agit d?un système inhumain», souligne-t-il. «Personne n?a voulu de notre film», explique son épouse, Michelle Gavras, présente également à la conférence. Car, selon elle, c?est un film qui fait réfléchir. Costa Gavras se prononce lui aussi sur le cinéma. «Je refuse cette idée que le cinéma est un divertissement, je récuse cette réflexion. Certes, le cinéma est un divertissement, mais il doit parler de notre société.» «Chaque pays a son cinéma qui représente une culture, une sensibilité et une esthétique.» «Pour qu?il y ait un cinéma, il faut qu?il y ait une volonté politique», poursuit-il. «Aujourd?hui, le cinéma européen émerge et tente de s?imposer sur la scène internationale, parce qu?il y a une volonté politique», souligne, pour sa part, Michelle Gavras. Costa Gavras révèle qu?il a eu, il y a quelques mois, un entretien avec le président Abdelaziz Bouteflika au cours duquel il lui a formulé sa volonté de relancer le cinéma en Algérie. A rappeler que Costa Gravas produira deux films : Mon colonel, film politique réalisé par Laurent Herbiet sur la torture pratiquée par l?armée française pendant la guerre de Libération, et Cartouche gauloise, mis en scène par Mehdi Charef, réalisateur d?Un thé au harem d?Archimede. Il raconte l?adolescence d?un Algérien en France, l?exil et les souffrances de la séparation, de la rupture et des pertes de repères?