Indien aymara, chef des planteurs de coca, Evo Morales, qui a gagné l'élection présidentielle, rêve de “refonder la Bolivie” et de mettre fin à l'“Etat colonial” en faisant payer le prix fort aux multinationales étrangères qui exploitent les énormes gisements de gaz. Evo Morales qui dirige le Mouvement vers le socialisme (MAS, gauche), deuxième groupe parlementaire, a été le plus populaire des candidats. En accédant à la présidence, il sera le premier indigène, non blanc et non métis, à diriger la Bolivie depuis sa fondation il y a 180 ans. Au fil des ans, “Evo”, que la télévision appelle désormais “don Evo”, est devenu un champion de la cause indienne, opposant irréductible et souvent incontournable du paysage politique, capable de mobiliser les syndicats et de paralyser le pays. Né le 26 octobre 1959, sans assistance médicale, dans un hameau sans eau potable ni électricité de la province d'Oruro dans le sud de l'Altiplano bolivien, Juan Evo Morales Ayma doit arrêter ses études au secondaire.