Situation n Ayant pour adresse un simple numéro de portable, celui de son président, l?Association nationale des inventeurs algériens (Ania) reflète, par sa situation, le vécu de l?inventeur algérien. Dès sa création, en 1997, à Boumerdès, «cette association a souffert de la bureaucratie omnipotente qui sévissait à l?époque. Ce qui a, encore une fois, retardé de quelques années l?officialisation puisqu?il a fallu attendre mars 2000 pour que l?Ania acquière une couverture légale qui lui permette d?agir», dira son président Ammar Hocine. Elle élira domicile dans un bureau prêté par l?Inapi (Institut national algérien de la propriété industrielle) pour un temps avant d?évacuer les lieux. Selon un responsable au niveau de l?Inapi, cette association n?a plus lieu d?exister, vu qu?aucune assemblée générale n?a été tenue depuis sa création. De plus «elle n?a rien fait pour aider les inventeurs algériens», a-il ajouté. Le président de l?association rétorquera en indiquant que «Ania est d?utilité publique et, à ce titre, elle défend les intérêts matériels et moraux des inventeurs. Par ailleurs, elle travaille à promouvoir l?invention et l?innovation en Algérie. Au plan international, ce statut lui permet d?adhérer à la Fédération internationale des associations des inventeurs». Il ajoutera que son association ne bénéficie d?aucune aide, ce qui ne lui permet pas de jouer pleinement son rôle. En dépit de ces problèmes, Ania tente d?être présente lors des événements les plus marquants telle la Journée mondiale de la propriété intellectuelle célébrée tous les 26 avril. Pour cette journée, une exposition sur l?invention et l?innovation en Algérie a été organisée du 13 au 20 avril dernier, par le ministère de l?Energie et des Mines en collaboration avec l?Ania. Il n?empêche que le manque d?activités a des conséquences fâcheuses sur cette association. Ainsi, certains inventeurs algériens ne soupçonnaient même pas son existence. D?autres le savent, mais lui reprochent «d?être trop repliée sur elle-même», comme l?a indiqué le Pr Bounatiro. Le manque de temps, de moyens et la distance empêcheront d?autres inventeurs de prendre attache avec elle. Celle-ci reste néanmoins difficile à trouver, puisqu?elle n?a pour seule adresse que le numéro du portable de son président. Le brevet l Le brevet délivré est publié au Bulletin officiel de la propriété industrielle (BOPI), édité par l'INAPI et diffusé en Algérie et à l'étranger. Dès lors, le droit de l'inventeur devient opposable.