Particularité n L?Association algérienne enfance et familles d?accueil bénévoles (Aaefab) s?est distinguée par de nombreuses actions de prise en charge d?enfants abandonnés. De toutes les associations qui tentent de venir en aide aux enfants nés sous X, l?Aaefab est certainement la plus active et la plus connue. Fondée en 1985 par Témi Tidafi, elle a réussi à trouver une famille d?accueil aux 2/3 des quelque 1 600 enfants qui ont séjourné dans ses deux pouponnières sises à Hadjout, dans la wilaya de Tipasa, et à Palm Beach, dans la commune de Staouéli. Dotées de 45 berceaux, celles-ci accueillent les enfants dès leur abandon par la mère et les prennent en charge suivant une méthode hongroise développée par l?institut Loczy de Budapest qui a pour objectif, entre autres, de développer la capacité de l?enfant à être actif et autonome dès son jeune âge. Des berceuses, des psychologues et des pédiatres veillent sur la bonne santé des bébés qui séjournent dans ces pouponnières. Dans cet ordre d?idées, il est utile de signaler que l?Aaefab dispose d?une école de formation de berceuses implantées à l?intérieur de la pouponnière de Palm Beach. C?est dire tout l?intérêt qu?accorde l?association à la prise en charge des enfants abandonnés. Cela est d?autant plus vrai que ses animateurs ont tout fait pour que le pavillon Marhaba au sein de la structure de Diar Errahma de Birkhadem, destiné à l?accueil des enfants malades abandonnés, ne soit pas détourné de sa vocation originale. Ces actions ont valu à l?Aaefab la reconnaissance de nombreuses ONG internationales, à l?image de celle des Amis de l?ONU qui l?a élue parmi les 5 associations les plus exemplaires au monde en 1995. Malgré cela, aucune subvention ne lui est accordée par le ministère de la Solidarité nationale. Pis encore, même la wilaya d?Alger a sensiblement revu à la baisse l?aide qu?elle lui octroie annuellement : de 9 millions de dinars il y a quelques années, celle-ci est passée à 1 million de dinars l?année dernière. Pourtant, ses dépenses et ses besoins sont importants : rien que pour payer ses employés permanents, une trentaine environ, l?association doit débloquer quelque 80 millions de centimes par mois. Qu?à cela ne tienne, les animateurs de l?association sont plus que jamais décidés à venir en aide à l?enfance abandonnée. Dans ce sens, un projet d?envergure verra bientôt le jour : il s?agit de l?Institut méditerranéen de la petite enfance qui sera érigé au parc de loisirs et d?attractions de Ben Aknoun sur une superficie de 2 000 m2 et sera financé par le gouvernement français, le Parlement européen et des ONG internationales. Cette structure, qui sera composée d?un musée international de puériculture et d?un centre d?écoute et de prévention de l?abandon, sera ouverte aux associations de défense des droits des enfants afin d?échanger leurs expériences.