Réaction n Bruxelles et plusieurs pays se sont déclarés quelque peu inquiets pour l'approvisionnement de l'Europe en gaz naturel après la fermeture des vannes entre la Russie et l'Ukraine. Le géant gazier russe Gazprom, qui a cessé dimanche ses livraisons à l'Ukraine, faute d'un accord sur une forte hausse des tarifs, a assuré que les clients européens desservis via ce pays ne seraient pas touchés. De premières baisses de pression ont cependant été enregistrées, avec des effets limités. La Pologne a signalé une diminution de 14% du volume et le groupe gazier PGNiG a annoncé commencer à puiser dans ses réserves et limiter ses livraisons à un de ses clients industriels. Le ministre de l'Economie, Piotr Wozniak, a assuré qu'il n'y aurait pas de répercussions pour les clients individuels. En Slovaquie, le groupe gazier SPP a enregistré une baisse de pression, mais «aucun des clients n'est pour le moment menacé», a déclaré un porte-parole. En dépit des assurances russes, la compagnie ukrainienne Naftogaz a mis en garde contre une répercussion de la crise sur l'Europe qui importe de Russie, le plus souvent via l'Ukraine, environ 25% du gaz naturel qu'elle consomme. La situation était suivie de près à Bruxelles et dans différentes capitales. La Commission européenne «est préoccupée par le fait que les négociations n'ont pas, pour l'instant, débouché sur un accord (et elle) suit la situation», a déclaré la porte-parole Mireille Thom. Une réunion d'experts a été convoquée pour mercredi à Bruxelles afin de discuter des conséquences éventuelles sur les marchés européens. En Allemagne, le premier importateur de gaz, EON Ruhrgas, a assuré qu'il continuait à recevoir le gaz russe «sans difficulté» et a assuré que «même dans le cas d'une escalade» du conflit, «il n'y aura pas de restrictions d'approvisionnement pour les foyers et petits consommateurs». En revanche, «si les grands clients ne sont pas touchés pour l'instant», des «restrictions limitées ne peuvent être exclues à terme», a averti son patron Burckhard Bergmann. L'Autriche a indiqué que le gaz russe continuait de lui être fourni normalement, mais le ministre des Affaires économiques, Martin Bartenstein, a refusé de se prononcer sur ce qui adviendrait si la situation se prolongeait. Vienne a été à l'initiative d'une lettre adressée ce week-end avec l'Allemagne, la France et l'Italie aux gouvernements russe et ukrainien leur demandant de maintenir le niveau de leur approvisionnement. En France, le ministère de l'Industrie s'est dit «relativement confiant et serein». Aucune modification dans l'approvisionnement n'avait été notée. En Grande-Bretagne, le réseau national de distribution de gaz et l'opérateur du gazoduc qui traverse la mer du Nord depuis la Belgique, Interconnector (UK), ont expliqué qu'ils étaient «trop en aval» pour détecter une éventuelle baisse. Mais un responsable de l'organisme de contrôle Energywatch, Allan Asher, a exprimé la crainte d'une «pression sur les prix» du gaz en Europe.