Le gardien affirme que de nombreux équipements ont disparu de la salle de sports. «Je ne sais pas où ils ont atterri, ils sont venus les chercher, et on ne les a plus revus.» «Ils», ce sont les différents responsables qui se sont succédé à la direction de tutelle. Il affirme également que des voleurs se sont introduits dans les sous-sols pour dérober tout ce qui peut servir : portes et fenêtres qui ont été arrachées par les entreprises qui ne les ont jamais remplacées et qui ont quitté les lieux sans achever leur travail. Le grand bassin de la piscine est vide, une piscine aux dimensions olympiques et dont le fond est parsemé de quelques plots blancs et rouges, de sachets noirs, de cailloux. «Je me souviens des champions de natation qui sont passés ici, c'était un véritable plaisir !» dit le gardien. Mais sa mémoire lui fait défaut, et il ne se rappelle plus leurs noms. Tout le plafond a un grand besoin d'être retapé. «Ils ont enlevé l'étanchéité et ont laissé le chantier tel quel avant de quitter les lieux.» Une grande partie du sous-sol est inondée, les portes défoncées, les vestiaires encombrés de vieux équipements rouillés. L'endroit est lugubre, et nous remontons rapidement. Le gardien tient à tout nous montrer : «Il faut que les gens sachent ce qu'est devenu le Creps (Le «Gribs» comme il le prononce), ils ont tout cassé, ils n'ont rien laissé, car il n'y a pas de contrôle et aucun sens de responsabilités.»