«Que pensez-vous des kamikazes du 11 septembre ? Des mariages forcés ?» Voici en substance les questions posées depuis le début de l'année aux personnes «douteuses» demandant la nationalité allemande dans une des seize régions du pays. Le milieu associatif crie au scandale. L'idée, qui vient du ministère de l'Intérieur de l'Etat régional du Bade-Wurtemberg (sud-ouest), est de s'assurer que les candidats qui veulent devenir citoyens de l'Allemagne adhèrent «intimement» à ses «valeurs» et à sa constitution. En décembre, le ministère annonçait qu'un entretien personnel de trente questions s'appliquerait aux ressortissants des 57 pays de la Conférence islamique, ainsi qu'à tous les postulants à propos desquels «des doutes existent» quant à leurs convictions intérieures. Les candidats à la nationalité allemande doivent faire formellement allégeance à la Loi fondamentale. Il affirmait s'appuyer sur une étude de l'Institut central d'archives sur l'islam, selon lequel 21% des quelque trois millions et demi de musulmans d'Allemagne pensent que la constitution allemande n'est pas compatible avec le Coran.