Référence n En l?absence des statistiques officielles, les agences immobilières pourraient être un baromètre de l?évolution ou non du nombre des femmes prenant des locations. C?est dans cet objectif que nous avons ciblé l?une d?elles pour plus d?informations sur la situation. «Nous n?avons pas de chiffres précis, mais nous assistons effectivement, ces dernières années, à l?apparition d?une nouvelle clientèle féminine. Dans la majorité des cas, ce sont des étudiantes en fin de cycle et à la recherche d?une embauche dans la capitale. Il s?agit très souvent de locations collectives, à deux, à trois, voire à quatre personnes», nous confirme Belkacem Daoudi, agent immobilier à El-Biar. Cependant, selon notre interlocuteur, le nombre de femmes qui les sollicitent pour une location individuelle, reste minime. Il nous confie, aussi, qu?en raison de la flambée des prix de la location au centre-ville, les étudiantes, en fin d?études, préfèrent s?installer dans les banlieues où les locations sont plus accessibles. Pendant notre conversation avec le responsable de l?agence, une femme se présente à la recherche d?un F2, dans la région de Aïn Naâdja. Elle pose, toutefois, une condition celle de la sécurité du quartier. À peine la quarantaine, employée dans une entreprise nationale, elle souhaiterait, selon ses dires, s?installer seule et se séparer de sa famille pour une raison qu?elle n?a pas voulu dévoiler. Elle avoue, cependant, qu?elle est hébergée temporairement chez une amie en attendant de trouver une location raisonnable et en rapport avec son salaire. Questionnée sur les traditions qui tolèrent peu ce nouveau mode de vie adopté, par choix ou contrainte, par de nombreuses femmes, elle répond : «Le fait de quitter sa famille pour s?installer seule est souvent synonyme de femmes aux m?urs légères pour ne pas dire autre chose. Mais ce ne sont pas les autres qui portent le lourd fardeau de ma situation sociale», conclut-elle.