Le passé de la Libye en Coupe d'Afrique des Nations (CAN) de football est des plus furtifs, puisqu'elle n'est apparue qu'une seule fois en phase finale, il y a 24 ans, où elle a bien failli écrire l'une des plus belles pages de la riche histoire de la CAN. Le 19 mars 1982, au stade du 11 juin à Tripoli, la Libye, qualifiée sans jouer en tant que pays organisateur, était passée tout près de l'exploit, échouant en finale de sa Coupe d'Afrique (1-1, 7-8 aux tirs au but) face au Ghana, où débutait alors un certain Abedi Pelé. Mais depuis, plus rien, ou presque. Seuls quelques rares coups d'éclat des clubs de Tripoli, tels Al-Ahly et Al-Ittihad, dans les coupes continentales, ont réussi à sortir par intermittence le football libyen de l'anonymat. Le pays, dans sa quête d'ouverture et de respectabilité, s'était porté candidat à l'organisation de la CAN-2008, finalement attribuée au Ghana, puis à celle du Mondial-2010. La fédération a invité ces dernières années à Tripoli plusieurs sélections étrangères (Argentine, Canada, Ukraine) pour y défier son équipe. Mais si le football libyen peut se targuer d'une toute petite notoriété, il le doit au fils du colonel Kadhafi, Saadi. Sa signature avec le club italien de Pérouse en 2003, son contrôle positif à la nandrolone, son absence quasi-totale des terrains... en ont fait l'une des incongruités du football mondial dont raffolent les médias.