Canalisation n Ce marché, situé dans l?APC de Sidi M?hamed, est l?un des plus importants de la capitale du point de vue du nombre de clients qui viennent y faire leurs achats. Il est divisé en deux bâtiments, le premier destiné aux fruits et légumes, le second à la volaille, à la viande et au poisson. Pour la partie fruits et légumes, de réels efforts sont déployés par les responsables, qui ont effectué, récemment, des travaux. Le carrelage et les conduites rénovés donnent une allure de propreté à l?ensemble. Sur cette surface, qui compte 200 étals, le client ressent moins de pression, les odeurs sont moins agressives. Entre les deux bâtiments, un coin est occupé par des poissonniers informels. Le client est propulsé vers le monde des odeurs, le ventre de la bête. Les odeurs de poisson pourri, ajoutées à celle des restes de volaille donnent la nausée. Un liquide noir serpente sur le sol et pour finir, telle une rivière, au-delà. L?unique poubelle, béante, laisse s?écouler des liquides verdâtres où couvent des virus mutants pas encore répertoriés par la biologie ! L?air, lourdement chargé d?odeurs, coule lentement dans cet immense vide qu?est le marché Ali-Mellah. Les clients pèsent des yeux les poissons, allongés sur des feuilles mortes. Les poissonniers, aux visages désertés par la douceur, annoncent les prix à voix haute. Un recoin en béton noir, haut de 2 mètres, fait office de poubelle où on brûle les déchets. La fumée asphyxiante résiste au temps froid. A quelques mètres de là, l?entrée au deuxième bâtiment est convenablement entretenue ; les vitrines lumineuses exposent une maigre volaille. Les bouchers, mieux organisés, redoublent de propreté. «Nous nettoyons chaque jour», explique un boucher. Mais quelques mètres plus loin, la pêcherie rappelle le client à l?ordre, la sérénité s?évanouit. De fortes odeurs agressent les narines. Des liquides de couleurs diverses coulent des étals. Le sol est jonché de restes de poissons. Plus loin, la deuxième pêcherie est complètement sous l?eau. «Chaque fois qu?il pleut, c?est le même décor. Impossible de travailler», dit un poissonnier.Les eaux usées, mêlées à l?eau de pluie, repoussent les clients. Les deux chefs du marché expliquent : «A l?origine, ce marché était un parking ; la canalisation de cinq centimètres suffisait à l?époque. Mais avec cette transformation, il aurait fallu changer carrément le système d?évacuation des eaux usées, à l?origine des inondations.» Un projet de pêcherie est en voie de réalisation, «il réglera définitivement ce problème», promettent-ils.