Répercussions n Outre ses dangers pour la santé publique, ce fléau est ravageur pour l?économie nationale. Le chiffre effarant de 1,3 million d?articles contrefaits qui rentrent chaque année en Algérie, et ce depuis 2002, donné, hier, par le responsable chargé de la lutte contre la fraude à la direction générale des douanes, Amar Maâlam lors d'une journée d'étude sur la lutte contre la contrefaçon, illustre, on ne peut mieux, l?ampleur de ce phénomène. Ces produits proviennent essentiellement de Chine souvent via les Emirats arabes unis, mais aussi de Turquie. Près de 300 000 articles avaient été saisis durant les cinq premiers mois de l'année passée, a affirmé ce responsable. De même, quelque 58 affaires ont fait l'objet d'une action judiciaire intentée en 2005 aussi bien par les services des douanes que par les propriétaires de droit industriel ou intellectuel, a, de son côté, indiqué un autre responsable des douanes, Halim Mokrane. Si cette quantité de 1,3 million est introduite en Algérie depuis 2002, c?est depuis 1991, avec l?ouverture du marché algérien, que la contrefaçon a commencé à faire des ravages chez nous, touchant progressivement tous les secteurs : des cigarettes, au prêt-à-porter, en passant par les logiciels informatiques jusqu?aux pièces détachées des voitures, l?électroménager, etc. Le plus inquiétant est que le million de produits sus-cités n?est que la face visible de l?iceberg, ne concernant que la partie importée. La contrefaçon peut, en effet, être également locale. 40% en effet des produits contrefaits sont produits localement. Ce qui nous place en «bonne position» ? la 9e exactement? dans le classement mondial. Outre les conséquences sur la santé, celles sur l?économie sont désastreuses. Encore une fois, les responsables des douanes appellent à une action commune de tous les secteurs afin de faire face à ce fléau. La collaboration internationale est également indispensable. Considérée comme un phénomène mondial, la contrefaçon représente en effet «7 à 10% du commerce international, soit plus de 400 milliards de dollars, tandis que près de cinq millions de personnes perdent leurs emplois annuellement en conséquence de ce fléau», a déclaré Slimane Zemmouri, citant des statistiques récentes de l'Organisation mondiale des douanes (OMD).