Résumé de la 8e partie n Après Houria-du-Paradis, c?est au tour de la blonde et de la brune de prendre la parole. Alors Soleil-du-Jour et Flamme-du-Brasier se levèrent et vinrent se tenir en face l'une de l'autre. Et, la première, l'adolescente blonde, dit à sa rivale : «C'est moi la blonde décrite longuement dans le Coran ! C'est moi qu'Allah a qualifiée quand il a dit : ?Le jaune est la couleur qui réjouit les regards !? et suis ainsi la plus belle des couleurs ! «Ma couleur est une merveille, ma beauté est une limite et mon charme est une fin. Car ma couleur donne à l'or sa valeur, au soleil et aux astres leur beauté. C'est elle qui embellit les pommes et les pêches et donne sa teinte au safran. Je donne leurs tons aux pierres précieuses et aux blés leur maturité ! Les automnes me doivent l'or de leur parure et la terre n'est si belle de son tapis de feuilles qu'à cause de la teinte qui fige sur elle les rayons du soleil. « Mais toi, ô brune, quand ta couleur se trouve dans un objet, elle suffit pour le déprécier. Rien n'est plus commun ou plus laid que cela ! Regarde les buffles, les ânes, les loups et les chiens : ils sont bruns ! «Nomme-moi un seul mets dans lequel on voit de bon ?il ta couleur ! Ni les fleurs ni les pierreries n'ont jamais été brunes ; seul le cuivre sale a ta couleur. «Tu n'es point blanche et tu n'es point noire. Aussi on ne peut t'attribuer aucun des mérites de ces deux couleurs ni aucune des paroles qu'on dit à leur louange !» A ces paroles de la blonde, son maître lui dit : «Laisse maintenant parler Flamme-du-Brasier !» Alors la brune adolescente fit briller dans un sourire le double collier de ses dents ? des perles ? et, comme elle avait, outre sa couleur de miel, des formes gracieuses, une taille merveilleuse, des proportions harmonieuses, des manières élégantes et des cheveux de charbon qui retombaient en lourdes nattes jusqu'à sa croupe qui était admirable, elle commença d'abord par mettre en valeur ses charmes, dans un moment de silence, puis elle dit à sa rivale la blonde : «Louanges à Allah qui ne m'a faite ni grasse difforme, ni maigre maladive, ni blanche comme le plâtre, ni jaune comme les coliques, ni noire comme la poudre de charbon, mais qui a réuni en moi, avec un art admirable, les couleurs les plus délicates et les formes les plus attrayantes. «Tous les poètes d'ailleurs ont chanté à l'envi mes louanges dans tous les langages et je suis la préférée de tous les âges et de tous les sages. «Mais, sans moi-même faire mon éloge, qui n'est plus à faire, voici quelques-uns seulement des poèmes ouvragés en mon honneur. Un poète a dit...» A ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et se tut discrètement. (à suivre...)