«Des milliers de vies sont détruites» par le camp de Guantanamo, a accusé Amnesty International dans son dernier rapport sur les terroristes supposés encore détenus sur cette base. «Le centre de détention de Guantanamo condamne des milliers de personnes à travers le monde à une vie de souffrances, de tourments et de soupçons», a accusé l'ONG britannique, estimant à 500, originaires de 35 pays, le nombre d'hommes encore détenus dans ce camp, plus de quatre ans après son ouverture. Selon Amnesty, plusieurs prisonniers auraient fait des tentatives de suicide et plusieurs dizaines seraient toujours en train d?observer une grève de la faim. L'ONG londonienne a évoqué les accusations selon lesquelles les autorités américaines auraient nourri de force plusieurs détenus, via des sondes nasales notamment, sans aucune anesthésie. Concernant les prisonniers libérés de la base américaine sur Cuba, Amnesty a souligné que leur calvaire ne s?arrête souvent pas là, et que pour beaucoup «leur transfert n'a rien signifié d'autre qu'un déménagement d'un lieu de détention illimitée et illégale vers un autre lieu de détention illimitée et illégale». Se penchant enfin sur l'impact de Guantanamo sur les proches des détenus, Amnesty a souligné que «certaines familles, qui savent que leurs proches sont ou ont été faits prisonniers par les Etats-Unis (...), ne savent toujours pas où ceux-ci se trouvent, ni même s'ils sont encore en vie».