Résumé de la 6e partie n Venu spécialement de Paris à Alger, Delanne, directeur d?une revue de spiritisme, atteste que les apparitions de la villa Carmen sont une réalité. Un autre homme, un savant, va, à son tour, apporter son témoignage. En 1905, quand il vient à Alger pour enquêter à la villa Carmen, Charles Richet a 55 ans. Il n?obtiendra le prix Nobel de médecine qu?en 1913, mais c?est déjà un savant reconnu. Médecin, il est également physiologiste, psychologue, sociologue, historien, poète, pionnier de l?aviation? Agrégé de physiologie et docteur es sciences, il occupe, en 1878, la chaire de physiologie à la faculté de médecine de Paris. Et les découvertes vont se succéder : loi de Richet-Rubner montrant que la production de la chaleur chez l?animal est proportionnelle à la surface et non au volume de son corps, polypnée clinique, propriétés anesthésiques du chloralose, sérothérapie, etc. C?est lui qui, le 6 décembre 1890, fait, à l?Hôtel-Dieu de Paris, la première injection de sérum au monde. En 1902, il découvre avec Paul Portier l?anaphylaxie, qui aura de grandes répercussions sur la médecine et qui lui vaudra le prix Nobel. Il a déjà publié plusieurs ouvrages dont certains sont déjà des classiques : Recherches expérimentales et cliniques sur la sensibilité (1877), Structures des circonvolutions cérébrales (1878), Physiologie des muscles et des nerfs (1882), etc. En outre, depuis 1895, il dirige le Dictionnaire de physiologie et il est le directeur de la Revue scientifique. Il a été élu en 1898 à l?Académie de médecine et il préside la société de biologie. Il est passionné par l?aviation naissante et, en 1890, il a construit, avec Tatin, un aéroplane qui va effectuer quatre vols. La science, la médecine, la littérature? Comme si toutes ces disciplines ne suffisaient pas à cet esprit encyclopédiste, il s?intéresse à l?occultisme et aux phénomènes paranormaux qu?il va désigner sous le nom de métapsychique, discipline à laquelle il veut donner un statut scientifique. Richet ne sépare pas la métapsychique de la biologie : celle-ci, selon lui, ne doit pas s?arrêter à la vie végétative, mais englober tous les aspects du corps et de la pensée. Il faut, ne cesse-t-il de répéter, regarder l?homme dans toutes ses manifestations, aussi bien les normales que les anormales. C?est ainsi qu?il s?est intéressé aux grands médiums de son époque et en a étudié certains, n?hésitant pas à effectuer de longs déplacements pour les observer. Il s?est rendu en Saxe, à Rome, en Suède et à Milan. Dans cette dernière ville, il a été appelé, en 1892, par Aksakof, conseiller d?Etat de Russie, passionné de spiritisme, il a eu à étudier le grand médium italien Eusapia Paladino que le fameux criminaliste César Lombroso venait de révéler au monde. Richet avouera que les performances du médium vont le confirmer dans ses convictions et l?inciter à pousser les recherches plus loin. Il a entendu parler des phénomènes de la villa Carmen d?Alger et, en 1902, un officier, qui a assisté aux expériences d?Alger, lui en a fait un compte-rendu qui l?a fortement impressionné. Il évoque cette entrevue dans ses mémoires, mais il ne cite pas l?officier de peur de le compromettre. Quoi qu?il en soit, il décide d?entrer en contact avec le général Noël qui finit par l?inviter à se rendre chez lui pour observer, de visu, les phénomènes. Richet se rend à Alger en 1903, mais les expériences auxquelles il assiste ne parviennent pas à le convaincre. Deux années plus tard, en 1905, il effectue un autre voyage? Delanne lui a communiqué son enthousiasme et il veut se rendre compte, de lui-même, de la réalité des phénomènes observés. (à suivre...)