Résumé de la 5e partie n Delanne, directeur d?une revue de spiritisme, se déplace à Alger pour observer les phénomènes de la villa Carmen, dont sa revue rend compte régulièrement. Carmen est prête pour la première séance. Delanne a confiance en elle, mais il lui fait comprendre qu?il doit prendre des précautions : «Je dois vérifier la salle où doit avoir lieu la matérialisation. ? Vous doutez de ma probité ? demande Carmen, dépitée. ? Non, mais nous devons donner au monde des preuves de cette probité. ? Vous avez raison», dit la jeune femme. Il inspecte minutieusement la salle, vérifie la table, regarde derrière les rideaux. Il demande aussi à voir les issues, le plancher pour s?assurer qu?il n?y a pas de trappe ni d?ouverture cachée. «Parfait», dit-il. La séance peut donc commencer. Carmen a fait venir ses deux médiums préférés ? Aïcha la domestique algérienne et Marthe Béraud la fiancée de son fils ? auxquels s?est joint Delanne. Ils ont pris place autour de la grande table et se tiennent la main. Ils ne doivent pas parler ni quitter leur place. On a éteint les lumières, à l?exception d?une bougie placée dans une lanterne coloriée de rouge. Carmen se met en face des deux médiums derrière lesquels se trouve le rideau qui voile le cabinet des matérialisations et commence à les magnétiser en les fixant des yeux. De longues minutes passent dans le silence le plus absolu, puis Carmen gémit : «Bien-Boâ.» Delanne voit le rideau bouger puis une forme humaine apparaître. C?est le fantôme. Il s?approche de Carmen, à moitié cachée par l?obscurité, et se penche vers elle comme pour l?embrasser. L?apparition dure quelques minutes, puis elle disparaît. Carmen se relève. «Alors ?», demande-t-elle à Delanne «Impressionnant», dit l?homme. Impressionnant, mais il réserve son jugement. Il lui faut assister à d?autres séances avant de se prononcer. En attendant, il n?écarte pas, comme il l?écrira plus tard, la fraude. «La fraude, dit-il, peut être consciente, décidée par les médiums, Carmen ou les participants comme elle peut être inconsciente, dans l?intention de convaincre les autres de l?existence des esprits.» Il signalera qu?il a surpris, par deux fois, Arezki, le cocher algérien des Noël, dans des attitudes pour le moins équivoques. La première fois, il frappait contre la paroi du cabinet des matérialisations, jouant aux esprits frappeurs, la seconde fois, il essayait de cacher une étoffe. Delanne ignore s?il a agi de son propre chef pour faire plaisir à sa maîtresse qui tenait à voir apparaître ses fantômes ou s?il a agi sur ordre de ses maîtres. Quoi qu?il en soit, il en parle au général Noël, qui va interdire à son cocher d?assister aux séances. Dans l?ensemble, Delanne va déclarer que les séances auxquelles il a assisté ne comportaient pas de fraude et qu?il croyait à la réalité des fantômes des Noël, mais la preuve de l?existence de ces fantômes, c?est un autre homme qui va l?apporter, et quel homme : Charles Richet, un savant de renom ! (à suivre...)