Résumé de la 4e partie n Les Noël ont quitté Tarbes pour Alger, où le général vient d?être affecté. Leurs fantômes les suivent et les séances se multiplient à leur villa, baptisée villa Carmen. Carmen n?est pas seulement une partisane du spiritisme, elle veut également répandre ses doctrines, apporter au monde des preuves de sa réalité. C?est pourquoi, depuis 1902, elle correspond avec Gabriel Delanne, directeur d?une revue de spiritisme, la Revue scientifique et morale du spiritisme, qui est l?une des plus lues à l?époque. Les récits de Carmen passionnent Delanne, qui communique son enthousiasme à ses lecteurs : avec Bien-Boâ, on tient la preuve de l?existence des fantômes ! Mais au fil des articles et des comptes-rendus de séances, le doute s?installe dans les esprits, y compris parmi les adeptes du spiritisme. Carmen n?est-elle pas victime de hallucinations dues à la morphine ? Ou est-elle abusée par de pseudomédiums qui, pour lui plaire et satisfaire sa manie des fantômes, procèdent à des trucages ? A moins qu?elle ne truque elle-même les séances ! Ces fantômes, disent ses détracteurs, ne sont que les médiums déguisés pour la circonstance, abusant des assistants trop crédules. Bien-Boâ, c?est Marthe Béraud ou alors le cocher Arezki ! Delanne finit par en parler, dans une lettre, au général Noël. «Les détracteurs du spiritisme mettent en doute les apparitions. Et même parmi nos adeptes, certains pensent qu?il n?est pas impossible qu?on ait procédé à des trucages. Nous devons réagir de façon rigoureuse pour mettre fin à ces accusations en apportant des preuves, autrement il y va de la crédibilité de notre revue et du spiritisme !» Le général Noël lui répond aussitôt : «Pourquoi ne venez-vous pas à Alger assister à nos séances ? Vous vous rendrez vous-même compte des conditions dans lesquelles s?effectue l?expérimentation et vous vous porterez garant de l?authenticité des phénomènes observés !» Delanne trouve l?idée bonne et décide de faire le voyage. Aussitôt arrivé à Alger, il se rend à la villa Carmen. Il est impressionné par la femme du général qui lui paraît d?une grande sensibilité et surtout d?une grande intelligence. Elle est également courageuse car, en dépit de la maladie qui la ronge et qu?elle ne calme qu?à coups de morphine, elle se met à sa disposition pour lui parler de ses fantômes, Bien-Boâ et sa s?ur. «Des dizaines de gens les ont vus ! assure Carmen, comment peut-on douter de leur existence ? ? Ces gens ont besoin de preuves ! dit Delanne. ? On met donc ma parole en doute ? ? Je vous dis que les gens veulent des preuves? Des preuves tangibles ! ? Eh bien, ils n?ont qu?à venir assister à nos séances, ils verront de leurs yeux que les esprits existent et qu?ils se manifestent aux pauvres humains que nous sommes. Pourvu seulement qu?on ait la faculté de les faire venir.» Cette faculté, Carmen, elle, l?a. Et Delanne brûle d?assister à une séance. (à suivre...)