Les premiers auteurs musulmans ne citent pas Miliana. Le premier à le faire est le géographe Ibn Hawqel qui, à la fin du Xe siècle de l?ère chrétienne, évoque ses nombreux canaux d?irrigation ainsi que ses moulins à eau. Al-Bekri, au XIe siècle, indique que Miliana était une agglomération «romaine» et qu?elle était recouverte de riches vergers et de canaux qui faisaient marcher des centaines de moulins à eau. Al-Bekri écrit que Miliana fait partie, avec Alger et Médéa, des villes que le prince ziride, Buluggin, rénova. Les Almoravides s?emparent de Miliana en 1184, puis la ville tombe au mains des Mérinides. Au début du XVIe siècle, le Turc Baba ?Arudj s?en empare, en même temps que des plaines de la Mitidja et de la vallée du Chélif. La ville connaît de nombreux soulèvements contre l?autorité ottomane et ce, pratiquement jusqu?à l?arrivée des Français qui, eux aussi, se heurtent à la résistance de la population, qui prête allégeance à l?Emir Abdelkader. Les Français finissent par l?occuper en 1840. Miliana possède quelques gloires locales qui sont peu connues hors de la région : poètes, juristes et historiens du Moyen-Age. Il en va autrement de Sidi Ahmed Benyoucef, son saint patron, ou pour reprendre la dénomination courante, son wali. Ce saint n?est pas originaire de Miliana, mais il y est enterré, et cela suffit à la ville pour rattacher son nom à l?un des saints les plus populaires du Maghreb, voire du monde musulman.