A 800 kilomètres de Londres, dans un petit village français, une artisane anglaise confectionne à la main une partie des perruques qui font la fierté, depuis le XVIIe siècle, des magistrats de Cour royale de justice. Cette britannique de 41 ans, mariée et mère de deux enfants, perpétue depuis sept ans ce savoir-faire dans sa maison. «Il faut de la patience pour faire une perruque, environ une quinzaine d'heures. Ce n'est pas difficile mais long», explique-t-elle. Tout son matériel est étalé sur une grande table : une marotte en bois, un fer à friser, des bouts de bois ronds, des aiguilles, du crin et des poils de queue de cheval chinois. Les coiffes sont expédiées dans des boîtes par lot de quatre, explique cette dame qui travaille pour la maison Stanley Ley, à Londres, spécialisée dans les vêtements et accessoires pour juges et avocats depuis 1903.