Horreur n «Des mauvais traitements infligés à des enfants étaient monnaie courante pour (amollir) leurs pères, des résistants irakiens». C?est le dernier épisode d?un feuilleton d?une sale guerre menée par les Américains en Irak et caractérisée par des scandales révélés jour après jour et dont seul le temps pourra témoigner de leur atrocité. En effet, des Américains ont utilisé des enfants pour faire craquer leurs pères, des prisonniers irakiens qu'ils voulaient faire parler, a témoigné mardi un militaire américain. Le sergent Samuel Provance, qui a été rétrogradé après avoir témoigné sur les sévices d'Abou Ghraïb, a raconté lors d'une audition à la Chambre des représentants le sort réservé au général irakien Hamid Zabar et à son fils de seize ans, détenu avec lui pour le faire craquer. Citant le récit d'un de ses collègues, Samuel Provance a raconté que plutôt que de maltraiter Zabar, «c'est son fils de 16 ans qui avait été victime de sévices, afin de faire parler le général». Provance a précisé que le fils avait été placé en détention avec des détenus de droit commun alors même qu'il ne lui était rien reproché, et que les «droits communs» étaient connus pour se violer les uns les autres. L'adolescent avait également été victime d'aspersion à l'eau glacée sous les yeux de son père. Cette technique aurait toutefois été inopérante avec le général Zabar, «brisé» par le sort réservé à son fils au point de ne plus pouvoir témoigner, selon Provance. Ce témoignage, censuré par les militaires, a été livré lors d'une audition d'une sous-commission de la Chambre des représentants portant sur les représailles dont ont été victimes les dénonciateurs de fautes commises par des responsables américains. Toujours dans le feuilleton de «cette sale guerre en Irak», de nouvelles photos inédites montrant «toute l'horreur» des mauvais traitements infligés par des soldats américains aux prisonniers Irakiens d'Abou Ghraïb ont été diffusées ce mercredi par la télévision publique australienne SBS. Les images, qui montrent de «nouveaux abus horribles», font actuellement l'objet d'une bataille judiciaire aux Etats-Unis afin d'empêcher leur publication, a précisé SBS. «Prises en même temps que les photos d'Abou Ghraïb, diffusées en 2004, ces images montrent de nouveaux abus, homicide, torture et humiliation. «L'ampleur des mauvais traitements révélée par ces photos laisse penser que la torture et les abus pratiqués à Abou Ghraïb en 2004 sont pires que ce qui est actuellement entendu», poursuit SBS. Les autres photos non publiques ont été obtenues par l'Union américaine des libertés civiles (Aclu), mais le gouvernement a fait appel pour empêcher leur diffusion, selon SBS. Les membres du Congrès «ont été choqués quand ils ont vu sur ces images supplémentaires toute l'horreur des mauvais traitements infligés aux prisonniers d'Abou Ghraïb», selon SBS, qui évoque une «première mondiale».