Une langue s'éteint toutes les deux semaines en moyenne. Du totonac d'Amérique au so de l'Afrique en passant par le livonien d'Europe, environ la moitié des 6 000 langues de la planète sont menacées de disparition au cours du siècle, a prévenu, mardi, l'Unesco à l'occasion de la Journée internationale de la langue maternelle. Pour le président de la Conférence générale de l'Unesco, il est difficile de faire face à cette «marée de la globalisation» qui place l'anglais, dans une position de domination totale. Ainsi, sur Internet, les sites offrent à 72% un contenu en anglais, la deuxième langue la plus présente étant l'allemand avec... 7%. Suivent le français, le japonais et l'espagnol avec seulement 3%. Reste que plus de 90% des 6 000 langues du monde ne sont pas représentées sur Internet et 20% d'entre elles n'ont pas de transcriptions écrites, a rappelé l'Unesco. Le continent africain, qui «renferme le tiers des langues du monde», est particulièrement concerné avec 80% de langues uniquement orales. L'Unesco soutient notamment un projet de musée en Italie, «la Cité de la parole», pour préserver la mémoire des peuples sans écriture et éviter qu' «ils ne disparaissent comme s'ils n'avaient jamais existé». D?après l?étude menée par cette organisme, la honte de parler une langue minoritaire, parfois méprisée, est aussi une raison à ajouter parmi les cause à l?origine de la disparition de certaines langues. C?est le cas en Chine, en Thaïlande, ou en Lettonie où le livonien, une langue finno-ougrienne, est aujourd'hui pratiquement éteint.